Nicolas Sarkozy en veut à François Bayrou de ne pas avoir appelé à voter pour lui au second tour de la présidentielle de 2012. L'ancien président de la République estime que c'est à cause de lui qu'il n'a pas réalisé un second mandat.
L'ancien président de la République et le nouveau Premier ministre ne s'aiment pas. «François Bayrou a toujours trahi ceux qu’il a choisis. Emmanuel Macron en fera, à son tour, avant la fin de son quinquennat, l’amère expérience», écrivait Nicolas Sarkozy dans son livre, Le Temps des tempêtes (Editions de l’Observatoire), paru en juillet 2020.
«La différence entre la gauche et la droite, un élément structurant du débat politique»
Mais l'animosité que les deux hommes se portent remonte à bien plus loin. Une chose est sûre c'est que Nicolas Sarkozy et François Bayrou se connaissent bien… très bien même. Dès 1999, ils se sont écharpés sur le plateau d'Alain Duhamel lors de la campagne des élections européennes. Nicolas Sarkozy et François Bayrou ont conduit deux listes différentes et se sont mutuellement attaqués au sujet de la division entre la droite et le centre.
«A force de tout mélanger, de mettre un peu de gauche et un peu de droite, ont fini par provoquer le désintérêt», a déclaré le futur chef de l'État. «La différence entre la gauche et la droite, c'est un élément structurant du débat politique et à chaque fois qu'on l'a oublié ça fait 50% d'abstention aux élections et 15% pour Jean-Marie Le Pen. Quand les gens considèrent, comme toi, que lorsqu'on est de droite on fait un discours de gauche, il ne faut pas s'étonner que les électeurs de droite restent à la maison», a-t-il ajouté.
2007, François Bayrou refuse d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy
Quelques années plus tard, en 2007, le centriste et le droitier s'affrontent dans la course à l'Élysée. L'objectif de François Bayrou est clair : se démarquer au maximum de Nicolas Sarkozy. Le futur maire de Pau a réussi à se placer en troisième position et donc influer sur le second tour entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Toutefois, il a refusé de donner une consigne de vote mais a déclaré ne pas voter pour Nicolas Sarkozy car il risquerait «d’aggraver les déchirures du tissu social».
La trahison de 2012
C'est en 2012 que les tensions se déchaînent. Le président du MoDem se permet de qualifier le président encore en exercice de «bling-bling». Un scénario similaire à 2007 se reproduit. François Bayrou termine à la cinquième place avec 9,13% des voix au premier tour. Contrairement à l'élection précédente, il a appelé à voter pour François Hollande.
Depuis, Nicolas Sarkozy affirme qu'un soutien du maire de Pau lui aurait permis de réaliser un second mandat. Cet événement a conduit l'homme politique de droite à qualifier de «traître» François Bayrou. «Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j’aie un jour placé de l’espoir en lui…», avait lancé en 2015, Nicolas Sarkozy.