Alors que les autorités ont dévoilé leur nouveau décompte de la population de loups en France, les éleveurs dénoncent un «abandon». Car si le nombre de loups diminue, les attaques contre les élevages augmentent.
Le chiffre est tombé. Jeudi 12 décembre, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui pilote le dossier a dévoilé le nouveau décompte des loups en France, estimant au nombre de 1.013 la population lupine en France. Ce recensement se base sur l’analyse des données génétiques collectées durant l’hiver, selon un plan d’échantillonnage territorialisé.
Conformément au plafond fixé à 19 %, la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé autoriser l’abattage de 192 loups. Problème, ce plafond avait été fixé à partir de la recension de 2023. Et l’an passé, la France comptait 1104 loups. Pire encore, en 2023, l’estimation avait été calculée en fonction de l’analyse des données génétiques couplée à l’estimation des populations lupines selon la taille des meutes observées, alors que cette année, seules les données génétiques ont servi à estimer le nombre de loups en France.
Augmentation des attaques contre les élevages
Selon Claude Front, secrétaire général de la Fédération nationale ovine, cette estimation «ne reflète pas du tout la pression de prédation sur les élevages». Auprès de l’AFP, l’éleveur a confié son «sentiment d’abandon». «Cette année, on n’arrive pas à défendre nos troupeaux jusqu’à la fin décembre, l’année prochaine avec une baisse des prélèvements, on va encore avoir moins de moyens pour défendre nos troupeaux.»
Car paradoxalement, si le nombre de loups a légèrement diminué, les attaques contre les élevages ont bel et bien augmenté. Selon les chiffres de la préfecture, les attaques de loup ont bien augmenté de 4,6 % au niveau national, engendrant une hausse des victimes de 10,6 %, principalement dans les territoires où le loup est nouvellement présent.