En réaction à la nomination de François Bayrou comme Premier ministre, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a indiqué qu’il n’y aura «a priori pas de censure» de la part de son groupe à l’Assemblée nationale. Le RN entend ainsi laisser une chance au président du MoDem avec qui les relations ont toujours été cordiales.
Si la légitimité de François Bayrou en tant que Premier ministre a été remise en cause par Marine Le Pen ce vendredi, le RN pourrait laisser du temps au président du MoDem à Matignon.
En effet, si tout au long de sa carrière le nouveau chef du gouvernement a toujours déclaré lutter «contre l’extrême droite», certains de ses gestes n’ont pas été oubliés par le Rassemblement national. Pour rappel, en 2022, François Bayrou avait d’ailleurs parrainé Marine Le Pen à l’occasion de la présidentielle.
Un choix annoncé et justifié le 27 février 2022 dans l’émission du Grand Jury RTL – Le Figaro – LCI. Le Premier ministre avait alors expliqué effectuer ce «geste démocratique» afin d’éviter que «des candidats de premier plan soient exclus de l’élection faute de parrainage».
Le sursis du RN
Alors qu’Emmanuel Macron a exprimé sa volonté d’élargir sa majorité afin d’empêcher le Rassemblement national de censurer son futur gouvernement, Jordan Bardella a indiqué, ce vendredi lors d’un point presse, qu’il «n’y aura pas de censure à priori».
«Notre censure à priori aurait été engagée à l'encontre d'une personnalité issue de la gauche et issue de l'extrême gauche. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui serait issu de la droite et du centre», a expliqué le président du RN.
Un sursis accordé à François Bayrou qui pourrait lui permettre de survivre à Matignon. En effet, si la gauche, hormis La France insoumise, n’a pas encore dévoilé ses intentions quant au futur gouvernement du président du MoDem, les voix du groupe présidé par Marine Le Pen sont indispensables pour censurer le Premier ministre.
De son côté, le Parti socialiste a sommé François Bayrou de renoncer à l'article 49.3, en échange d'un «accord de non-censure».