Le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd, incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), a entamé ce mardi une grève de la faim pour réclamer la levée de son isolement.
Après avoir passé déjà plus de 11 années à l’isolement sur l’ensemble de ses périodes d’incarcération, Redoine Faïd a entamé une grève de la faim ce mardi pour protester contre ses conditions de détention. Le braqueur multirécidiviste a en effet vu sa demande de «levée d’isolement» refusée par les autorités pénitentiaires, compte tenu de la dangerosité de son profil.
«Il a commencé une grève de la faim au moment du repas ce midi» selon une source locale Ufap-UNSa Justice à l'AFP, confirmant une information du Parisien. Redoine Faïd proteste ainsi «contre sa levée d'isolement qui lui a été refusée», a précisé cette source syndicale, qui a requis l'anonymat. Il «demande surtout l'hygiaphone pour avoir des parloirs normaux et des unités de vie familiales», a ajouté cette même source.
Il s'agirait de «son ultime recours pour essayer de modifier ses conditions d'incarcération parce qu'il voit très bien que l'administration, pour l'instant, ne va pas soutenir» ses demandes, a estimé une source FO Pénitentiaire à l'AFP, qui a également requis l'anonymat.
des alernatives perçues comme des provocations
Le détenu de 52 ans a vu sa demande de levée de ce régime rejetée par la chambre d'application des peines de la Cour d'appel de Douai le 2 décembre. Celle-ci avait estimé que Redoine Faïd «ne souffrait pas de conditions indignes de détention». Après ce rejet, l'administration pénitentiaire lui a proposé des alternatives comme la «médiation animale», la «luminothérapie» ou encore des «cours d'expression scénique avec un professeur de danse», ont rapporté les deux sources syndicales à l'AFP.
Mais d'après le secrétaire Ufap-UNSa, Redoine Faïd aurait été particulièrement «énervé par cette histoire de danse». Il aurait pris toutes ces propositions «comme une provocation», a également estimé la source FO Pénitentiaire. Il continue par ailleurs de se voir proposer un repas le midi et le soir.
Un suivi quotidien «très strict»
Selon les autorités pénitentiaires, il y a un suivi quotidien «très strict» des grévistes de la faim en prison. «Il est vu tous les jours par le médecin de l'unité sanitaire de la prison, qui constate s'il y a une dégradation de sa santé, et qui avise s'il a besoin d'une hospitalisation», a expliqué la source FO Pénitentiaire.
«Nous ce qu'on voit en priorité, c'est l'aspect sécuritaire et le potentiel d'action» de ce détenu, souligne cette source, qui rappelle que le personnel surveillant sait que Redoine Faïd a «une grande capacité à manipuler les gens».