En direct
A suivre

Motions de censure : le gouvernement de Michel Barnier sur le point de vivre ses dernières heures ?

Michel Barnier pourrait devenir le deuxième Premier ministre de la Ve République à être censuré par l'Assemblée nationale. [REUTERS/Sarah Meyssonnier]

L’Assemblée nationale examine ce mercredi les deux motions de censure, déposées par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, contre le gouvernement de Michel Barnier. Une journée qui pourrait bien être la dernière du Premier ministre à Matignon.

La fin d’un passage éclair à Matignon ? Les députés examinent ce mercredi, à partir de 16h, les deux motions de censure déposées contre Michel Barnier, après que celui-ci a, lundi, eu recours à l’article 49.3 pour faire passer, sans vote, le projet de financement de la Sécurité sociale.

En premier lieu, l’Assemblée nationale discutera de la motion rédigée par le Nouveau Front populaire. Celle-ci pourrait bien être suffisante pour faire tomber le chef du gouvernement. Pour rappel, 289 voix sont nécessaires à une motion de censure pour être adoptée.

Dès lundi, Marine Le Pen a fait savoir que le groupe Rassemblement national, qu’elle préside, joindra ses 124 votes à ceux de la coalition de la gauche. «Jusqu’au dernier moment nous aurons laissé une chance au Premier ministre de prendre en compte nos demandes en ce qui concerne le pouvoir d’achat des Français, a déclaré à CNEWS le député RN Laurent Jacobelli ce lundi pour justifier ce choix. Il n’a pas voulu répondre à la demande des 11 millions d’électeurs du Rassemblement national».

Ce mardi, lors d’une conférence de presse, le député LFI Eric Coquerel a, de son côté, expliqué que «si Michel Barnier se retrouvait dans cette situation, c’était parce qu’il avait refusé de faire ce qu’il avait promis».

La balle dans le camp des socialistes ?

Si le RN, La France insoumise, et même les Ecologistes et les communistes, sont sûrs de voter la censure de Michel Barnier, quelques voix discordantes se font entendre du côté du Parti socialiste.

C’est le cas de la députée de Lozère, Sophie Pantel. Invitée par nos confrères de France Bleu, l’élue socialiste a déclaré «choisir de ne pas soutenir une motion de censure inefficace». «Les enjeux actuels demandent des solutions réalistes et constructives plutôt que des gestes symboliques qui risquent d’aggraver les crises en cours», a-t-elle indiqué pour justifier son choix.

Si cette décision est minoritaire chez les 66 parlementaires du PS, elle est assez audible pour permettre aux membres du «socle commun», opposés à la censure, de jouer la carte de la «responsabilité».

«Allez-vous assumer de mêler vos voix à celles des Insoumis et du RN», a lancé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon en direction des députés socialistes ce mardi lors des questions au gouvernement. «Chaque député doit être face à ses responsabilités (…) j’ai encore espoir chez les socialistes», a de son côté fait savoir la députée Ensemble pour la République Violette Spillebout dans un entretien accordé à CNEWS.

Après Barnier, «le chaos» ? 

Amené à prendre la parole ce mardi à l’Assemblée nationale, Michel Barnier a considéré que la censure «rendra tout plus difficile et plus grave».

«La situation est difficile sur le plan budgétaire, sur le plan financier et très difficile sur le plan économique et social. Retenez bien que la censure dont il est question rendra tout plus difficile et plus grave», a-t-il déclaré en réponse à une question d’André Chassaigne, le président du groupe communiste au Palais-Bourbon.

Si Michel Barnier pourrait devenir le deuxième Premier ministre à être censuré par l’Assemblée nationale. Il faut remonter au 5 octobre 1962 pour voir un tel scénario avoir lieu.

Ce jour, le centre, les socialistes et la droite non-gaulliste avaient déposé une motion de censure contre un projet de révision constitutionnelle introduisant l’élection du président de la République au suffrage universel.

Adoptée avec 39 votes de plus que la majorité de l’époque, le gouvernement de Georges Pompidou avait donc été contraint de présenter sa démission à l’Élysée. Face à cette défaite, le président de la République Charles de Gaulle avait alors décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.

Une porte de sortie qui n’est pas à disposition d’Emmanuel Macron. En effet, l’actuel chef de l’Etat ne peut pas dissoudre l’Assemblée avant le mois de Juillet 2025.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités