Sur le devant de la scène médiatique ces dernières semaines, l'avocate pénaliste, Marie-Alix Canu-Bernard, défend notamment les intérêts de Kylian Mbappé et de Nekfeu. Pourquoi les stars font-elles appel à ses services ?
Marie-Alix Canu-Bernard. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais vous pourriez avoir aperçu cette avocate sur vos écrans de télévision ces dernières semaines puisqu'elle a également défendu le footballeur Kylian Mbappé, visé par une plainte pour viol après une virée dans la capitale suédoise, Stockholm, début octobre.
Le footballeur français s'était alors attaché les services de Marie-Alix Canu-Bernard, une avocate pénaliste réputée. Pour défendre son client, l'avocate avait employé les grands moyens en se rendant sur de nombreux plateaux de télévision et en prenant la parole dans de nombreux médias. Plus récemment encore, c'est Ken Samaras alias Nekfeu qui a, à son tour, fait appel à ses services. Le rappeur entendait répondre aux accusations de son ex-compagne de violences physiques, sexuelles et psychologiques via un communiqué posté sur le compte X de son avocate.
avocate des délinquants puis des stars
Pénaliste depuis 1991, Marie-Alix Canu-Bernard est inscrite au Barreau de Paris et à la Cour Pénale Internationale. Elle est également responsable de la Commission Pénale du Barreau de Paris. Au début de sa carrière, Marie-Alix Canu-Bernard va rapidement acquérir bonne presse chez les délinquants grâce à de nombreuses victoires.
En 1991, alors jeune avocate, elle va notamment défendre les intérêts de Ahmed Selmouni, qui accusait alors des policiers de violences en garde à vue après son arrestation dans une affaire de trafic de stupéfiants. Marie-Alix Canu-Bernard va alors parvenir à obtenir une condamnation de deux à quatre ans de prison ferme en première instance (peines réduites en appel), puis à obtenir la condamnation de la France pour torture par la Cour européenne des droits de l'homme en 1999.
Une affaire qui va lancer sa carrière et lui permettre d'obtenir une solide réputation dans le milieu des avocats pénalistes. En 2003, elle décide de lancer son propre cabinet, «Canu-Bernard». Sa réputation, qui lui a permis de se constituer une clientèle importante, lui permettra ensuite de s'ouvrir les portes d'autres clients, mêlant, sportifs, artistes, acteurs, grands policiers, préfets ou encore magistrats. Aujourd'hui, sa clientèle est donc très variée avec par exemple Dany Boon, qu'elle a défendu dans une affaire de débâcle fiscale, Marcel Campion le roi des Forains, en passant par les fils de Raymond Barre, mis en cause pour fraude fiscale et qui ont finalement bénéficié d'un non-lieu, jusqu'à Jean-Charles Naouri, l'ancien PDG de Casino.
l'une des avocates les plus influentes de france
Parmi ses clients, on retrouvait également Amedy Coulibaly, l'homme qui a perpétré l'attentat contre l'Hyper Cacher en 2015 à Vincennes. Un homme qu'elle défendait depuis près de douze ans et dont elle a appris l'acte lors d'un appel téléphonique avec un journaliste. Marie-Alix Canu-Bernard va alors se rendre sur place avec l'intention d'aider les policiers.
Lors d'un entretien pour ELLE, l'avocate expliquera sa relation avec celui qui deviendra tristement «célèbre» à la suite de son acte terroriste : «Je suis restée sans voix. Amedy Coulibaly, je l’ai défendu pendant douze ans, dans plusieurs affaires. S’il y a bien quelqu’un dont je n’aurais pas imaginé qu’il fasse cela, c’était lui. J’étais très circonspecte. Et davantage encore lorsqu’il a été annoncé qu’il était soupçonné d’être le preneur d’otages. Mais quand j’ai entendu, en plus, que parmi eux se trouvaient des femmes et des enfants, il m’a été impossible de rester sans rien faire. J’ai proposé mes services à la PJ. J’ai passé l’après-midi Porte de Vincennes, avec les négociateurs du Raid».
La carrière de Marie-Alix Canu-Bernard est donc un modèle du genre ce qui fait d'elle l'une des avocates les plus demandées du pays. En 2013, le magazine GQ l'a classée en 23e position des avocats les plus influents de France en la qualifiant d'«obstinée». Une persévérance que l'avocate revendique lorsqu'elle est interrogée sur son métier : «Pour être pénaliste, il faut avoir l’envie de défendre et d’aider chevillée au corps. C’est un monde dur, violent. Nous défendons des personnes ayant commis des actes parfois terribles, les visites aux clients en prison sont souvent éprouvantes et certaines audiences tournent à l’affrontement. Il faut être capable d’encaisser psychologiquement et physiquement. Apprendre à s’imposer, à donner de la voix, de la présence. Toutes les avocates n’ont pas envie de ça. Sans compter qu’on ne sait jamais quand et comment va finir l’audience. On rentre tard et lessivée, l’esprit préoccupé par la responsabilité que l’on a...», a-t-elle déclaré au magazine ELLE.
En 2013, elle se voit décerner le titre de chevalier de la Légion d'honneur, preuve d'une renommée qui n'est plus à démontrer.