De nombreux vélos peuplent les rues de la capitale. Qu'ils soient attachés sur des places dédiées, le long de barrières ou encore autour de poteaux, la mairie détient le droit d'en enlever certains pour libérer de l'espace, mais à certaines conditions.
Alors que la politique de la Ville tend vers les mobilités douces, le vélo s'impose pour de nombreux Parisiens comme la solution de transport privilégiée. Avec 11,2% de déplacements effectués à vélo par jour, selon les chiffres de la municipalité, contre 4,3% pour la voiture, les solutions de stockage manquent.
Face à ce constat, la mairie procède régulièrement à l'enlèvement de certains, qualifiés d'épaves. La semaine dernière, la Ville a d'ailleurs été visée par un internaute dénonçant l'enlèvement de vélos attachés, par des agents, comparant l'action à un vol.
Bonjour, nous venons d'investiguer sur cette vidéo : il ne s'agit bien évidemment pas d'un vol. Ces accusations sont graves et nuisent directement à l'image de nos agents. Ces vélos ont été signalés comme épave à plusieurs reprises et les services ont simplement fait leur…
— Paris (@Paris) November 7, 2024
Dans sa réponse, la municipalité a bien évidemment dénoncé une accusation nuisible, rappelant que celle-ci écornait l'image de ses agents.
Un vélo immobile depuis trop longtemps
Sur son site, la mairie de Paris se montre claire concernant les raisons d'un enlèvement. «Votre vélo a été enlevé car étant resté trop longtemps sur le même emplacement, il a été considéré comme une épave et son propriétaire n'a pu être identifié», explique-t-elle.
La mairie du 12e arrondissement précise que si les agents ne parviennent pas à trouver le propriétaire du vélo, - en l'absence de plaque portant des coordonnées ou du code FUBICY (Fédération française des usagers de la bicyclette) - ils apposent un autocollant «enlèvement», laissant un jour au propriétaire pour déplacer le cycle.
Généralement, ce sont les riverains qui dénoncent la présence d'un vélo n'ayant pas été bougé de son emplacement. L'opération peut se faire via le téléservice Dans ma rue.
Après l'enlèvement des deux-roues par les services de la Ville, ceux-ci sont ensuite acheminés en déchetterie, puis vers les filières classiques de recyclage des métaux. S'ils sont considérés épaves, ils ne peuvent pas être récupérés par les propriétaires.
travaux ou manifestations
Dans d'autres cas, les services dédiés ont autorité pour déplacer les vélos présents dans les zones où des travaux sont menés. Pour savoir si sa bicyclette a été enlevée dans ce cadre, il suffit d'effectuer une demande par mail à l'adresse suivante : [email protected].
L'agent épaviste de la Préfecture de Police de Paris sera en mesure d'indiquer au cycliste dans quelle fourrière son vélo a été stocké.
Les deux-roues attachés peuvent également être déplacés pour des raisons de sécurité. Lors de manifestations, les forces de l'ordre peuvent décider de déplacer les vélos pour éviter qu'ils ne servent de projectiles, ou empêchent la bonne circulation des cortèges.
Un vélo peut aussi être enlevé s'il se trouve sur le parcours d'une personnalité politique influente, comme la visite d'un chef d'État dans la capitale.
Dans ces deux cas précis, il se trouvera dans un commissariat parisien, et non dans une fourrière, précise la Ville. En ce qui concerne les épaves, elles peuvent être confiées à des associations en vue de leur réemploi, au lieu d'être amenées en déchetterie.