Un homme est jugé depuis ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Paris pour «homicide involontaire», suspecté d'avoir mortellement percuté, en mai 2022, Antoine Alléno à bord d'un véhicule volé. Le procureur a requis huit ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt contre lui.
L'affaire avait profondément marqué l'opinion publique. Le procès d'un homme, suspecté d'avoir tué il y a un peu plus de deux ans Antoine Alléno, le fils du chef étoilé Yannick Alléno, s'est ouvert ce jeudi 31 octobre devant le tribunal judiciaire de Paris.
Une peine de huit années d'emprisonnement avec mandat de dépôt, ainsi qu'une annulation de permis de conduire et une interdiction de prendre le volant pendant dix ans a été requise contre lui. L'affaire a été mise en délibérée et le jugement sera rendu le 28 novembre prochain.
Le drame s'était noué dans la soirée du 8 mai 2022. Il a été établi que l'individu, âgé à l'époque de 24 ans, avait erré dans un premier temps en état d’ébriété dans les rues de la capitale avant de réussir à voler un véhicule de luxe près d'un restaurant du 7e arrondissement, en présentant un faux ticket à un voiturier.
Quelques kilomètres plus loin, il avait percuté un VTC et un scooter arrêtés à un feu rouge, près du pont de l'Alma, tuant Antoine Alléno, aux commandes du deux-roues.
Un homme bien connu des autorités
Il avait ensuite été découvert que le suspect était déjà connu des services de police et de la justice pour des affaires de vol de véhicules, vol en bande organisée, violences, détention d'armes à feu, divers délits routiers ou encore escroquerie.
L'intéressé avait «été mis en examen des chefs d'homicide involontaire par conducteur d'un véhicule terrestre à moteur, aggravé par l'état d'ivresse manifeste et l'invalidation du permis de conduire du conducteur, blessures involontaires aggravées par les mêmes circonstances, dégradations, vol avec violences et délit de fuite», avait indiqué le parquet quelques jours après les faits. Le suspect encourait dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
En octobre 2023, dix-sept mois après le drame, Anne Brugnera, alors députée Renaissance des Yvelines, avait porté une proposition de loi transpartisane appelant à la création d'un délit «d'homicide routier», la qualification «d'homicide involontaire», étant jugée inadaptée notamment quand le conducteur incriminé a consommé de l'alcool ou des stupéfiants.
Le texte était d'ailleurs soutenu par Yannick Alléno en personne, même si le qualificatif d'«homicide routier» pouvait surtout avoir une valeur symbolique puisqu'il ne changeait pas spécifiquement le quantum des peines.
Soutenu par le gouvernement après le dramatique accident provoqué par l'humoriste Pierre Palmade, le 10 février 2023, sous l'emprise de la drogue, la proposition de loi avait toutefois, selon ses défenseurs, le mérite de mieux considérer les victimes.
Mais à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin dernier, le parcours législatif du texte avait dû être stoppé et celui-ci n'a, depuis, pas été ajouté au calendrier.