Après plusieurs jours de polémique, le gouvernement a renoncé ce dimanche 27 octobre à son amendement prévoyant d’ouvrir la voie à l’autorisation des casinos en ligne.
La légalisation des casinos en ligne n’aura pas lieu. Sur l’antenne de Radio J, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a annoncé ce dimanche 27 octobre que le gouvernement avait retiré l’amendement au projet de budget 2025 prévoyant l’autorisation des casinos en France. Ce texte avait suscité de nombreuses réactions, aussi bien des gérants de casinos dits «terrestres» que de certaines collectivités.
«Il était question que le gouvernement dépose un amendement. Ce n'est plus le cas. Je crois qu'il nous faut d'abord travailler entre nous» a affirmé le ministre.
Déposé samedi dernier, le texte prévoyait l’autorisation par ordonnance des casinos en ligne en France et la fixation de son niveau de taxation. Aujourd’hui, elle est le seul pays de l’Union européenne, avec Chypre, à prohiber ces jeux. Uniquement les paris sportifs, hippiques et le poker sont aujourd’hui autorisés en ligne en France et strictement encadrés.
Les réactions à l’annonce de l’amendement, qui n’avait fait l’objet d’aucune concertation, avaient été nombreuses.
«L’ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux des casinos terrestres de 20 à 30%, et la fermeture de 30% des établissements» avait déclaré Grégory Rabuel, Directeur général du groupe Barrière et président du syndicat Casinos de France, lors d’une interview pour Les Échos.
Concernant l’emploi, Grégory Rabuel avance un chiffre de 15.000 postes qui seraient supprimés. Ses propos sont appuyés par ceux de Philippe Bon, délégué général de Casinos de France.
DES MAIRES ET DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DE LA SANTé publique mobilisés
«Je comprends qu’il ait besoin de nouvelles recettes fiscales. Mais là, c’est une fausse bonne idée qui menace les casinos terrestres et les ressources fiscales des communes où ils sont implantés» avait-il affirmé auprès du Figaro.
Certains représentants de collectivités locales avaient manifesté leur opposition à la mesure. Plus d’une centaine de maires avaient signé une tribune demandant au gouvernement de revenir sur ce projet, estimant qu’une telle légalisation «entraînera la disparition d’un tiers des casinos français».
Plusieurs organisations civiles s’étaient également mobilisées. La Fédération Addiction a alerté sur les risques de santé publique que pourrait causer une telle ouverture des casinos en ligne, ces jeux en ligne étant considérés comme parmi les plus addictifs.