Le Rassemblement national «votera contre» le projet de loi de finances 2025, a assuré dimanche 27 octobre, sur France 3, Jean-Philippe Tanguy, chef de file sur le budget du groupe RN à l’Assemblée nationale.
Le suspense restait entier, le sujet est désormais clos : le Rassemblement national (RN) «votera contre» le projet de loi de finances 2025.
Le député Jean-Philippe Tanguy, chef de file sur le budget du groupe RN à l’Assemblée nationale, l'a assuré sur le plateau de France 3, ce dimanche 27 octobre.
Merci à nos députés qui, jusqu’au bout, auront arraché des victoires face au Gouvernement et freiné la frénésie fiscale de l’extrême-gauche !
Merci à @JphTanguy, référent RN sur le budget, d’avoir mené le débat pour notre Groupe ! pic.twitter.com/wUXdDN55Bg— Groupe Rassemblement National (@groupeRN_off) October 26, 2024
Le député de la 4e circonscription de la Somme a assuré n’avoir eu «aucun retour» du Premier ministre Michel Barnier sur les «propositions concrètes» du Rassemblement national. Les députés ont débattu de lundi à samedi de la partie recettes du budget 2025, sans être allés au bout de l’examen du texte, qui reprendra le mardi 5 novembre.
L'ancien directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen a rappelé que son parti s'opposerait à une augmentation de la taxe sur l’électricité au-delà de son niveau d’avant pandémie du Covid-19, qui a été supprimée vendredi par les députés, mais que le gouvernement «va sans doute rétablir».
Interrogé sur la possibilité que le gouvernement utilise l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote, Jea-Philippe Tanguy a observé que le Premier ministre Michel Barnier pouvait faire usage d’une «autre méthode (...) plus perfide, plus machiavélique», consistant à «laisser traîner les débats, à épuiser le Parlement», en utilisant l’article 47 de la Constitution.
«airs de sage»
Cet article prévoit que si l’Assemblée n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de quarante jours (soit le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat.
«Sous ses airs de sage, de personne tranquille, c’est une personnalité machiavélique qu’on découvre en réalité, puisqu’il sait très bien ce qu’il fait, et ce serait la première fois de l’histoire de la Ve République qu’on épuise volontairement les délais et qu’on épuise le Parlement tout en ne disant rien», a-t-il attaqué.
La semaine prochaine, les députés seront mobilisés sur le budget de la Sécurité sociale. Si le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a appelé à «mettre un peu de rationalité dans les débats», il a assuré que le gouvernement voulait «que les débats aient lieu pour respecter le Parlement».
«On va voir quel sera le vote de l’Assemblée nationale. On verra comment le Sénat en débat également», a-t-il indiqué en réponse à une question sur l’utilisation du 49.3.
60 milliards d’euros d’efforts
«Si le texte respecte deux choses : 60 milliards d’euros d’efforts budgétaires pour redresser les comptes et au moins deux tiers par la baisse de la dépense publique, alors je ne vois pas pourquoi nous ne ferions pas confiance au Parlement», selon Laurent Saint-Martin. «Si le Parlement ne veut pas rester sur cette règle du jeu que nous avons fixée, alors le gouvernement prendra ses responsabilités», a-t-il ajouté.
Sur X, le président LFI (La France insoumise) de la commission des Finances, Eric Coquerel, a estimé que «le budget qui sera soumis au vote début novembre reste NFP compatible. Nous avons proposé ou soutenu des amendements qui rapportent 35 milliards en recette. À noter que l’ensemble de ces mesures ne pèsent que sur nos concitoyens les plus riches et les très grandes entreprises».
Alors que s’ouvre lundi l’examen du budget de la sécurité sociale à l’Assemblée, Laurent Saint-Martin s’est dit favorable à une taxe sur le sucre, à l’instar de la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq mais contrairement à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. La taxation rapporterait selon lui «quelques centaines de millions d’euros».