Jeudi dernier, le Conseil national de l'Ordre des médecins a appelé dans un communiqué à rembourser les tests de dépistage sur les soumissions chimiques dans la totalité des cas.
Une révolution à venir ? Jeudi, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a appelé les pouvoirs publics à revoir l'accès au test permettant la détection de la soumission chimique. Il encourage à ce qu'il soit «accessible et remboursable», et cela, sans besoin qu'une plainte soit déposée.
Avec cette mesure, l'organisme de représentant des médecins aimerait améliorer la prise en charge des potentielles victimes de cette pratique. La soumission chimique est l'acte d'administrer une substance psychoactive à un individu à son insu à des fins malveillantes comme une agression ou un viol.
Aujourd'hui, un test pour détecter la soumission chimique coûte presque 1.000 euros pour celui qui souhaite se faire tester. La seule solution pour se voir rembourser cette somme est de porter plainte. «Or, les personnes victimes de soumission chimique le font peu, en partie en raison de l'amnésie qui peut survenir lors de l'administration. De nombreux facteurs compliquent considérablement la démarche de dépôt de plainte et rendent d'autant plus nécessaire une intervention de dépistage précoce et accessible à tous les patients, sans conditions de ressources», explique le Cnom dans un communiqué.
Le Cnom regrette également que les tests pour détecter cette pratique ne puissent être réalisés que dans des laboratoires de toxicologie experts et aimerait que les médecins soient «formés à identifier les signes de soumission chimique, mais surtout disposer des outils nécessaires pour en confirmer la présence». Ce changement «permettrait d'encourager plus de victimes à se faire dépister rapidement, et ainsi de renforcer leur accès à la justice et aux soins appropriés», a conclu le Cnom.
le drame de gisèle pelicot
L'annonce du Cnom intervient alors que la France entière a les yeux rivés sur le procès de Mazan, au cours duquel 51 hommes sont jugés pour avoir violé, sur invitation du mari de la victime, une femme droguée aux anxiolytiques. Un événement qui a mis un coup de projecteur sur la soumission chimique.
Ce type d'agression avait également été médiatisé en novembre 2023 lorsque la députée Sandrine Josso avait accusé le sénateur Joël Guerriau de l'avoir droguée en vue de l'agresser.