Le nouveau gouvernement envisage un fort durcissement des malus sur le CO2 et le poids des voitures neuves. À partir de 2025, un nouveau barème de taxes va être imposé avec un malus écologique qui ne pourrait que croître sous le gouvernement Barnier.
Depuis son investiture, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a pour objectif de rétablir les comptes de l’Etat. Avant de présenter un nouveau budget pour 2025, le gouvernement va fortement taxer les automobilistes, notamment par le biais du malus écologique, un cheval de bataille intéressant pour renflouer les caisses de l’Etat.
Le seuil d'émissions devrait passer à 113 g/km en 2025. Il pourrait descendre à 99 g/km en 2027, et le montant maximal atteindre 90.000 euros pour un véhicule neuf, d’après l’Argus. Depuis 2024, le montant du malus CO2 n'est plus plafonné à 50 % du prix d'achat TTC du véhicule. En revanche, le cumul du malus CO2 et du malus au poids ne pouvait pas être supérieur à 60.000 euros. Le gouvernement a pour objectif de briser ce plafond et d'en faire une augmentation déterminante. En effet, en 2025, le plafond sera de 70.000 euros.
Une taxe sur les voitures hybrides
La taxe à l’achat d’un véhicule neuf calculée sur ses rejets de CO2, entrée en vigueur en 2008, augmente d’année en année. D’un côté, le seuil d’émissions à partir duquel une voiture y est soumise est abaissé à chaque révision. De l’autre, le montant maximal du malus est relevé à chaque nouveau barème et le taux de CO2 correspondant y est aplani. Par conséquent, même des voitures «citadines» essences et certains modèles hybrides se voient imposer un malus de plus en plus important.
D’après l’Argus, l'exécutif prévoit d’abaisser le plancher à 113 g/km au 1er janvier 2025. À ce niveau, de nombreux modèles hybrides non rechargeables (Honda Jazz e:HEV, Hyundai Kona Hybrid…) seraient touchés.
Un malus au poids augmenté
À partir de 2025, les véhicules rechargeables ne seront plus totalement exonérés du malus au poids, à l’inverse des modèles 100% électriques. Ils bénéficieront d’un abattement de 200 kg, quand les non-rechargeables bénéficient de 100 kg de «réduction». Un SUV hybride pesant 2.000 kg serait donc soumis à un malus de 200 kg au-dessus du seuil. Si le taux de malus est fixé à 50 euros par kilogramme, cela représenterait 10.000 euros de taxe additionnelle, à partir de 2025.
Ce malus pourrait être réellement handicapant, surtout pour les berlines compactes. En effet, ces voitures atteignent la limite des 1.600 kg, en partie à cause de nouveaux équipements de sécurité, pourtant obligatoires.
Des taxes pouvant atteindre 90.000 euros en 2027
D’après le Monde, le montant plafonné des malus CO2 et poids devrait être relevé de 10.000 euros chaque année pour atteindre 90.000 euros en 2027. Cette augmentation drastique pourrait doubler le prix de vente de certaines voitures haut de gamme, alors même que cette dernière représente un commerce de niche dans le domaine automobile. En 2025, le montant sera par conséquent de 70.000 euros, puis grandira jusqu'à atteindre 90.000 euros dans trois ans.
De plus, cette taxation ne rapporterait qu’un bénéfice «léger» à l’État, à savoir 316 millions d’euros, selon les informations du gouvernement. Cela pourrait avoir un impact destructeur pour le marché automobile selon certains constructeurs de véhicules haut de gamme, pour finalement ne bénéficier que d’un apport financier relativement léger.