À la suite de la rupture de son contrat de travail, dans la ville de Lille, une salariée mécontente a rédigé un «poème» peu élogieux à l’encontre de son ancien employeur sur LinkedIn. Après une plainte de ce dernier, elle a comparu devant la justice le 1er octobre.
C’est une affaire plutôt surprenante. A Lille, une employée s’est permise de fustiger son ancien employeur à travers un «poème». Digérant mal la perte de son emploi, elle a publié fin 2022 un texte sur le réseau social LinkedIn qui n’avait de poétique que le nom. En effet, la nature du texte n’avait rien d’une ode à la joie. L’ancien employeur a donc porté plainte pour injure publique, d’après nos confrères de chez Lille actu. La prévenue de 48 ans a donc comparu devant la justice mardi 1er octobre.
«Petit chef sournois et prétentieux»
La quadragénaire s'est livrée à une vengeance assez «originale». C’est le 16 octobre 2022 que cette dernière a publié le fameux poème sur les réseaux sociaux. En guise de départ, le texte peu élogieux compose, à l’aide des initiales de chaque vers, un mot vertical. Nul besoin de lire entre les lignes pour y reconnaître une attaque directe envers son ancien employeur qu’elle qualifie de «petit chef sournois et prétentieux» ou encore de «crétin obséquieux et cauteleux».
Un texte partagé quatre jours après qu’elle a signé la rupture de son contrat de travail. Employée depuis août 2021 dans cette entreprise, elle explique à travers ce texte les «stratégies» et manipulations de son ancien manager, qui l’aurait poussée à démissionner.
D’après son avocate, elle aurait également subi un harcèlement moral sur son lieu de travail, la poussant à écrire ce poème. De plus, la prévenue n’aurait pas fait cela à mal, mais voulait simplement attirer de nouveaux recruteurs à travers le réseau social LinkedIn, prévu à cet effet.
C’était un moyen «de dire que je suis déçue d’être partie», a-t-elle affirmé. La présidente du tribunal a souligné l’aspect «curieux» de la démarche : «Excusez-moi de dire ça, mais vous faites fuir tout le monde en faisant ça.»
Un poème qui pourrait couter cher
L’avocat de l'ancien employeur demande ainsi un euro symbolique, au titre du préjudice moral, ainsi que 3.000 euros pour compenser les procédures judiciaires de son client. L’avocate de Stéphanie, quant à elle, a demandé la relaxe. Selon elle, il n’y avait «pas de caractéristiques» dans l’acrostiche permettant de reconnaître formellement ni l’ancien employeur, ni son entreprise.
Elle a également ajouté qu’il serait incorrect de retenir la mention d’injures publiques, et souhaiterait voir une requalification en diffamation. La décision sera rendue le 5 novembre prochain.