Une opération «portes closes» est organisée par les mairies du Berry Grand Sud, suite à la montée des violences et des incivilités faites aux élus locaux. 32 mairies seront fermées jeudi 3 et vendredi 4 octobre, un appel aux autorités pour mettre l'accent sur la protection des maires.
Le grand ras-le-bol de Berry Grand Sud. Pour protester contre les incivilités dont sont victimes les mairies de la communauté de communes, 32 mairies fermeront leurs portes ce jeudi 3 et ce vendredi 4 octobre. Un geste fort, symbole d'une colère grandissante, et qui fait suite à la protestation du maire de Saint-Priest-la-Marche.
«Devant les insultes et incivilités nombreuses, je me dois de protéger le personnel communal. En 35 ans de maire je n'ai jamais connu ça!», a posté Jean Giraud sur son compte Facebook, après le dépôt d'un tas d'herbe devant sa mairie la semaine dernière. «La secrétaire et la mairie ne sont ni une poubelle ni un endroit où l'on peut venir hurler», a renchérit le maire, qui a fermé les portes de la municipalité depuis le 26 septembre. Une manifestation de soutien est prévue ce vendredi 4 octobre devant la mairie du village.
«une situation alarmante», selon les maires
Dans un communiqué, le président du Berry Grand Sud y dresse un constat préoccupant. «Depuis plusieurs années, nos communes sont témoins d'une augmentation des incivilités qui, jusqu’alors réservées aux zones urbaines, pénètrent désormais nos villages.
Les élus locaux et les agents des services publics subissent des agressions verbales et des comportements inappropriés, ce qui nuit gravement à la sérénité et au bon fonctionnement de la vie démocratique. En tant qu’élus, il est de notre devoir de protéger nos agents» déplore Jean-Luc Brahiti, à l'origine de la décision
«Cette décision, prise avec un profond regret, fait suite à une situation de plus en plus préoccupante dans nos territoires ruraux», ajoute le président de la Communauté de communes et maire de Saint-Jeanvrin.
«La peur doit changer de camp»
Les élus de Berry Grand Sud montent au créneau, et espèrent un mouvement national. «Nous lançons un appel solennel à l'ensemble des autorités compétentes pour qu'elles interviennent de manière urgente et efficace. La peur doit changer de camp. Nous refusons de voir nos bourgs tomber dans l'insécurité», fait savoir Jean-Luc Brahiti.
Des incivilités et des violences aussi largement observées dans le reste de la France. La semaine dernière, le maire de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) a été agressé dans un café par un homme armé de deux couteaux, et a été blessé à la tête. Selon un sondage réalisé par l'association des maires de France, un élu sur deux ne souhaite pas se représenter en 2026, symbole d'une crainte des violences dont 60% se disent avoir été victimes.