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Vers une récolte «historiquement faible» : comment la pluie annihile les espoirs de vendanges fructueuses dans le Bordelais

En crise de surproduction depuis des années, le Bordelais s’est résigné à arracher une partie de ses vignes. [© Adobe Stock]

Le vignoble du Bordelais, en pleine période de vendanges des rouges, s’attend à une récolte «historiquement faible» à cause des intempéries qui ont sévi dans la région.

La vendange des rouges a commencé sous la pluie. Le plus grand et plus ancien vignoble de vins fins du monde, situé en Gironde, département qui compte 57 appellations AOC, a lancé ses vendanges pour les vins rouges mardi 24 septembre. Pressées par les forts cumuls de pluie dans la région, les autres appellations se préparent à entamer leurs récoltes.

«On a commencé mardi, il y aura peut-être un léger manque de maturité, mais ce n’est pas la panique. Avec les pluies, ça ne servait à rien d’attendre plus», a expliqué à l’AFP la viticultrice Mélanie Sartoris, qui exerce dans une parcelle de merlot détrempée du château Mauvesin Barton, à Moulis-en-Médoc. 

Dans les châteaux voisins de l’appellation Margaux, la cheffe de rang Dalila Nunez a estimé qu’il «faudra faire vite si l’on ne veut pas perdre une partie de la récolte», déplorant certaines grappes de raisins flétris par le botrytis, un champignon qui se développe avec l’humidité et provoque le pourrissement. 

Un millésime «moins alcoolisé à consommer rapidement»

La récolte sera «historiquement faible» en 2024, selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), qui a affirmé que les chiffres seront bien inférieurs aux 3,8 millions d’hectolitres produits l’année passée. La conséquence des dégâts causés par les maladies et de la baisse volontaire de la surface cultivée.

Christophe Chateau, directeur de communication du CIVB, a avancé que la cuvée de rouge cette année «ne sera pas le millésime du siècle, mais un millésime moins alcoolisé, plus sur le fruit, à consommer rapidement, finalement conforme à ce qu’attend le marché aujourd’hui». 

La récolte des blancs et des crémants, démarrée cet été et désormais achevée, a présenté de «jolis volumes, très qualitatifs», a évalué Christophe Chateau. 

En crise de surproduction depuis des années, le Bordelais s’est résigné à arracher une partie de ses vignes, en partie avec des compensations financières, afin de redresser les prix et d’éviter la propagation des maladies depuis l’abandon de certaines parcelles. 

«Entre 10.000 et 12.000 hectares» de parcelles, dont 9.000 dans le cadre d’un programme subventionné, soit environ 10% du vignoble Bordelais, devraient être supprimés d’ici la fin de l’année, selon les estimations du CIVB. 

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