Annie Genevard, nommée ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de Michel Barnier, va vite devoir gérer, entre autres, la colère des agriculteurs après les crises que ces derniers ont traversé ces derniers mois.
Députée de la 5e circonscription du Doubs et membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, c’est plutôt du côté de ce ministère que la candidate de droite pouvait être attendue.
Annie Genevard hérite finalement de celui de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, dans le nouveau gouvernement de Michel Barnier.
Elle succède à Marc Fesneau (MoDem), et devient la troisième femme à occuper ce poste, après Edith Cresson (22 mai 1981 – 22 mars 1983) et Christine Lagarde (18 mai – 18 juin 2007).
Une figure de la droite républicaine
À 68 ans, Annie Genevard est une femme d’expérience et une figure importante de la politique française. Maire de Morteau de 2002 à 2017, elle est députée du Doubs depuis 2012 et vice-présidente de l’Assemblée nationale de 2017 à 2022, puis depuis le 19 juillet 2024.
Forte tête de la droite républicaine, elle est secrétaire générale de LR de 2017 à 2019 et depuis 2023 et vice-présidente déléguée de 2021 à 2023.
Elle épouse aussi une carrière de professeur de lettres classiques au Lycée Edgar-Faure de Morteau.
Petite-fille d’immigrés italiens, Annie Genevard est la fille de la députée Irène Tharin et la belle-fille de Christian Genevard, l’ancien maire de la petite ville de Franche-Comté. Elle est elle-même mère de deux filles, Camille et Clémence.
Plusieurs dossiers sensibles et une crise à gérer
En héritant du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard aura fort à faire pour contenter tout le monde, notamment les agriculteurs, qui après avoir subi une crise agricole l’hiver dernier, ont connu un été compliqué, marqué par de fortes pluies.
Dans plusieurs zones particulièrement humides, Les moissons ont connu des rendements historiquement bas, du jamais-vu depuis des dizaines d'années. Les éleveurs n'ont pas pu récolter de foin pour nourrir leurs animaux l'hiver prochain.
Le gouvernement avait annoncé plus d’1 milliard d’euros de mesures, mais la grande loi d’orientation agricole, censée répondre aux attentes des exploitants et élever l’agriculture au rang d’«intérêt général majeur» de la nation, n’a pas pu aller plus loin qu’une adoption en première lecture à l’Assemblée nationale, avant de subir de plein fouet la dissolution. La FNSEA, syndicat majoritaire, a déjà publié un nouveau texte qu’elle aimerait voir remplacer le précédent.
Les épidémies de fièvre catarrhale se multiplient au sein des élevages. Ce qui nécessitera entre «100 et 150 millions d'euros» d'indemnisations pour les éleveurs de brebis, selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
Autre échéance qui arrive à grands pas : les élections dans les chambres d’agriculture, en janvier 2025. Ce qui va faire peser sur elle la pression des organisations représentatives de la profession, qui auront pour seul objectif d’attirer le plus de votes.