Le bureau de l’Assemblée nationale a jugé recevable ce mercredi la proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la réforme des retraites. Pour autant, son adoption dans l’Hémicycle s’annonce compliquée.
Une première victoire, et peut être la seule pour le texte du RN. Ce mercredi le bureau de l’Assemblée nationale, la plus haute instance exécutive du Palais-Bourbon a jugé recevable la proposition du Rassemblement national concernant sa proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, qui avait porté l’âge de départ à 64 ans.
Le bureau, majoritairement composé d’élus de gauche rattaché au Nouveau Front populaire, et sans aucun parlementaire du RN, s’est prononcé sur la recevabilité financière du texte.
Dans le détail, dix des vingt-deux députés ont voté en faveur de la proposition. Le texte ira donc en commission avant son arrivée prévue dans l’Hémicycle le 31 octobre prochain.
Un piège tendu à la gauche ?
Si cette proposition du RN vise à abroger la réforme des retraites, elle est aussi une chausse-trappe à destination de la gauche de l’Assemblée nationale. En effet, cette disposition faisait partie des engagements majeurs du Nouveau Front populaire lors des élections législatives.
Certains élus ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils ne tomberaient pas dans le «piège» tendu par le RN. En effet, les écologistes, les socialistes et les insoumis ont décidé de poursuivre leur stratégie qui consiste à ne voter aucune proposition, ni amendement, émanant du groupe présidé par Marine Le Pen.
Les communistes sont eux plus ambigus quant à ce vote. Interrogé devant la presse à l’ouverture de la Fête de l’Humanité, le 13 septembre dernier, Fabien Roussel, a indiqué qu’il fallait «tout faire» pour que la réforme des retraites soit supprimée. Reste désormais à savoir si les parlementaires de son groupe suivront une ligne consistant, éventuellement, à voter un texte du RN.
Quelle position attendre de l'allié Eric Ciotti ?
L’appui, potentiel, des 17 députés communistes ne permettrait d’ailleurs pas au Rassemblement national de faire adopter sa proposition. En effet, pour atteindre la majorité, les 126 élus du RN auront besoin de davantage de soutien.
Cependant, le camp présidentiel, composé du MoDem, d'Horizons et d'Ensemble pour la République, ainsi que la Droite républicaine de Laurent Wauquiez, ne soutiendra pas ce texte.
Enfin, l’heure est au silence du côté du groupe UDR, parti présidé par Eric Ciotti. Pourtant allié du Rassemblement national, celui qui est toujours président des Républicains s’est toujours dit favorable à un report de l’âge de départ à la retraite.