Des battues massives de sangliers devraient être organisées dans les prochains jours en raison de la menace de la «peste porcine africaine» une maladie extrêmement mortelle pour les porcs et désastreuse pour l'économie de l'élevage.
Les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Face au risque jugé «très important» de propagation de la peste porcine africaine (PPA) sur le territoire français, la FNSEA réclame l’organisation de «battues massives» pour éliminer «tous les sangliers» dans une zone autour de la frontière franco-allemande.
«Nous demandons en urgence une zone blanche de part et d'autre de la frontière franco-allemande à l'ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés», écrivent dans un communiqué plusieurs organisations du syndicat agricole majoritaire FNSEA : les fédérations départementales du Bas-Rhin et de Moselle ainsi que l'association des producteurs de porcs FNP.
Taux de mortalité proche de 100%
La peste porcine africaine ou PPA est une maladie hémorragique virale dont le taux de mortalité est proche de 100%. Le virus ne menace pas la santé humaine, mais étant hautement mortel pour les cochons et sangliers, son introduction en France pourrait avoir des conséquences socio-économiques et sanitaires graves pour les filières professionnelles concernées. Une seule détection faite dans un pays peut justifier des interdictions d'exporter vers d'autres pays.
Selon les syndicats, il s'agit de «prévenir l'entrée» en France de la PPA alors que le virus est «depuis quelques semaines aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle». Selon le dernier bulletin de la plate-forme française de surveillance des maladies animales, daté du 10 septembre, le cas le plus proche de la frontière avec la France «reste à 78 km». Les syndicats évoquent plutôt une distance de 60 km et soulignent qu'un sanglier «peut parcourir 20-30 km par jour notamment en période de chasse».
Eriger une «clôture géante»
La France, troisième producteur de porcs de l'Union européenne, a jusqu'ici échappé à la PPA qui sévit chez ses voisins, en Italie du Nord et en Allemagne. La PPA avait été détectée sur des sangliers en Belgique en 2018-2019, poussant à l'époque la France à ériger une clôture d'environ 130 km à la frontière et à délimiter une zone blanche, dépeuplée de sangliers.
Les syndicats agricoles demandent donc au gouvernement de «constituer un stock préventif de clôtures» et d'organiser «un audit biosécurité systématique» chez tous les détenteurs de porcs de la zone frontalière. Ils appellent à ordonner un «arrêt d'activité» en cas de manquement aux règles visant à rendre les élevages imperméables aux maladies.
Un élevage touché par le virus est généralement décimé en peu de temps, et les autorités vétérinaires doivent veiller à une mise en quarantaine et à un abattage stricts des animaux.