Après des décennies de silence, Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, revient sur la mort de son fils dans une bande dessinée, signant la préface. L’ouvrage paraîtra le 3 octobre prochain aux éditions Les Arènes.
L’histoire refait surface. Près de quarante ans après la mort de son fils, Jean-Marie Villemin brise le silence et signe la préface d’une bande dessinée au titre sobre, «Grégory», qui paraîtra le 3 octobre prochain, aux éditions Les Arènes.
Après de nombreux documentaires et autres ouvrages, Pat Perna et Christophe Gaultier, respectivement auteur et dessinateur de l’œuvre, ont eu à cœur de raconter à nouveau le destin tragique de ce petit-garçon, avec la participation exceptionnelle de son père, muré dans le silence et l’anonymat depuis trente ans.
Une affaire sur-médiatisée
Les faits remontent au 16 octobre 1984, lorsque Grégory, un enfant de 4 ans, a été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne, une rivière des Vosges. Le lendemain de cette macabre découverte, une lettre anonyme a été adressée à Jean-Marie Villemin, revendiquant le meurtre de son enfant, «J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con».
En effet, le couple Villemin était victime depuis plusieurs mois d’un mystérieux corbeau qui leur adressait des lettres et les harcelait par téléphone. Mais c’est lorsque Jean-Marie Villemin, perdu dans sa colère et sa tristesse, a tué d’un coup de fusil son cousin germain, Bernard Laroche, l’un des principaux suspects du meurtre de Grégory, que l’affaire a pris un tout autre tournant. Devenue l’un des faits divers les plus médiatisés du pays et encore non élucidée aujourd’hui, cette affaire a fasciné la France et continue d’intriguer.
La bande dessinée sera focalisée sur le procès de Jean-Marie Villemin, le 3 novembre 1993. Au fil des pages, les lecteurs le suivront, des journées d’audiences aux retours dans sa cellule, où il se remémore la période la plus dure de sa vie, revenant ainsi sur la réussite de son couple, l’amour de sa famille et les bons moments avec son fils.
Les auteurs de la BD ont ainsi mis en scène les pensées de Jean-Marie Villemin, allongé sur le lit de sa cellule, «Il aurait eu 19 ans cette année. Je me demande quel jeune homme il aurait été», pourra-t-on lire, par exemple. Ou encore le moment où il réalise la folie qui l’a poussé à tuer un homme, en déclarant «j’avais du chagrin dans les veines comme d’autres ont de l’alcool».
De nouvelles expertises ADN
Il s’agit là d’une occasion pour Jean-Marie Villemin de s’exprimer et de donner sa vérité après de nombreux ouvrages réalisés sur le meurtre du petit Grégory, bien souvent écrits sans l’autorisation de sa femme, Christine, et de lui-même. Et s’il s’exprimera ainsi, le père de Grégory ne parlera cependant pas aux médias, traumatisé par la surexposition médiatique dont son couple a été victime à l’époque.
Par ailleurs, la justice a ordonné que de nouvelles expertises soient réalisées à la demande des parents du petit garçon, le 20 mars dernier. Ils avaient, entre autres, demandé une série de nouvelles comparaisons ADN.