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Affaire Grégory : 40 ans après, les habitants du village continuent de subir le «dark tourisme»

En plus de la curiosité des touristes, les habitants de Lépanges doivent essuyer les critiques et les mauvais à priori sur leur jolie commune. [Capture d'écran Google Street View]

Ce mercredi 16 octobre marque les 40 ans de la mort du petit Grégory. Aujourd’hui, cette affaire continue de déchaîner les passions, au point d’attirer des touristes curieux dans le village de Lépanges-sur-Vologne. Au grand regret des habitants.

Cédric Prévost est né en 1987, mais a pourtant la sensation d’avoir connu le mois d’octobre 1984. L’homme de 37 ans, amoureux de son village de Lépanges-sur-Vologne, n’en peut plus de voir les amas de touristes débarquer par curiosité morbide. Il y a quarante ans, le 16 octobre 1984, le village, situé dans le département des Vosges, s’est fait connaître dans toute la France pour le fait divers le plus connu du pays : l’affaire du petit Grégory.

Depuis le jour où Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé noyé dans la Vologne, la commune de 850 habitants est souvent l’objet de craintes, de pensées négatives et surtout de «dark tourisme». Cédric Prévost sait parfaitement de quoi il parle lorsqu’il lâche cette expression. «Depuis que je suis né, en 1987, je vois des gens venir visiter le village pour en fait tenter de trouver l’ancienne maison de la famille Villemin», témoigne le Lépangeois auprès de CNEWS.

Des situations cocasses

Et ce tourisme morbide ne s’arrête pas à la recherche de la maison, sûrement la plus connue du village. «Quand j’avais une petite dizaine d’années, je me suis rendu au cimetière avec mes parents pour nous recueillir sur la tombe de ma grand-mère. Devinez quoi ? On nous a interpellés en plein recueillement pour nous demander où se trouvait la tombe du petit Grégory !», s’étonne encore Cédric Prévost. Pourtant, les parents Villemin ont exhumé le corps de leur regretté petit garçon il y a 20 ans de cela. Malheureusement, Cédric Prévost et les habitants de Lépanges-sur-Vologne rencontrent encore régulièrement ce genre de situations.

«Si vous vous rendez à l’église du village (les obsèques du petit Grégory ont eu lieu dans l’église de Sainte-Libaire, NDLR) et que vous ouvrez le livre d’or vous ne verrez quasiment que des mots écrits en hommage à Grégory», indique encore le Lépangeois, qui regrette que les gens ne s’intéressent pas plus à son village pour lui-même, mais pour le fait divers.

«À Lépanges, on vit super bien !»

En plus de la curiosité des touristes, les habitants de Lépanges doivent essuyer les critiques et les mauvais a priori sur leur jolie commune. «On vit super bien ici ! Un village de 850 habitants qui compte 30 commerces et 17 associations, ce n’est quand même pas rien», s’exclame Cédric Prévost. Plus récemment, le 16 juillet dernier, le journal local publiait un article répertoriant les mets et boissons locales à déguster dans la région, et a cité le «cocktail Petit Grégory» pour la case de Lépanges-sur-Vologne. «On sait pertinemment qu’il s’agissait d’une référence satirique au film C’est arrivé près de chez vous, mais ça a été la goutte de trop.»

Puisque, encore une fois, quand il s’agit de Lépanges-sur-Vologne, on ne cite rien d’autre que cette triste affaire. Cédric et quelques autres habitants ont alors lancé une pétition sur Changes.org intitulée «Stop au Lépanges-sur-Vologne bashing», pour témoigner de leur ras-le-bol. «On ne minimise absolument pas l’affaire, ni la peine des victimes, ni le traitement médiatique qu’il y a eu. On souhaite simplement que le village soit mis en lumière pour ses atouts. Pas pour un triste homicide», conclut le villageois.

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