Depuis l'arrestation du multimilliardaire franco-russe Pavel Durov samedi 24 août à l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis), les cyberattaques se sont multipliées dans l'Hexagone. Cette intensification survient en réponse à cette interpellation.
Des cyberattaques en cascade. Pavel Durov, fondateur de l'application de messagerie Telegram, a été arrêté samedi 24 août à l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) par la gendarmerie des transports aériens.
Le multimilliardaire franco-russe a été placé depuis en garde à vue dans le cadre d'un mandat de recherche émis à son encontre par la lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin).
Pavel Durov est notamment accusé de fermer les yeux sur l'utilisation illicite de son application et d'être complaisant avec de nombreux cybercriminels.
De nombreuses études démontrent que Telegram est utilisée à des fins frauduleuses. Selon Franceinfo, l'application hébergerait des groupes impliqués dans diverses activités illégales telles que l'escroquerie, l'apologie du terrorisme et le trafic de stupéfiants.
Des «hacktivistes» à l'œuvre
Depuis cette arrestation, certains groupes «d'hacktivistes» (pirates informatiques qui agissent par activisme, NDLR) ont lancé des représailles contre la France.
Dimanche 25 août, au lendemain de l'arrestation de Pavel Durov, le chercheur en cybersécurité SaxX a signalé sur X (ex-Twitter) : «Sans surprise, depuis la mi-journée, j'ai répertorié une dizaine de sites attaqués par différents groupes dits hacktivistes».
CYBERALERT : FRANCE | Arrestation du PDG de telegram, de groupes hacktivistes attaquent différents sites français depuis la mi-journée, #opDurov #FreeDurov
Sans surprise, depuis la mi-journée j'ai répertorié une 10aine de sites attaqués par différents groupes dits… pic.twitter.com/JHeZ66sYNt— SaxX. (@_SaxX_) August 25, 2024
De nombreux sites gouvernementaux ont ainsi été visés par des attaques par déni de service (DDoS). Ce type d'attaque consiste à saturer les serveurs de requêtes, rendant les sites inaccessibles. Il est fréquemment utilisé par des groupes souhaitant faire passer un message.
Au cours de la même journée de dimanche, une dizaine de sites gouvernementaux se sont ainsi retrouvés hors ligne dans le cadre de cette opération baptisée «#opDurov».
Parmi les sites touchés, Service-Public.fr, France ONU, l'Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé, l'Institut des Sciences sociales du Politique ou encore le site du quotidien La Voix du Nord.
La situation semble pour le moment revenue à la normale mais rien n'exclut une nouvelle vague d'attaques. Pour rappel, la France est depuis des mois la cible des cybercriminels, notamment en raison des Jeux olympiques de Paris.