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80 ans de la Libération de Paris : ces 5 petites histoires qui témoignent de la guerre

Août 1944, les Parisiens et Parisiennes accueillent les troupes libératrices de la 2ème DB du général Leclerc, place de l'Hôtel de ville [- / AFP] Août 1944, les Parisiens et Parisiennes accueillent les troupes libératrices de la 2ème DB du général Leclerc, place de l'Hôtel de ville [- / AFP]

Il y a 80 ans, le 19 août 1944, la Libération de Paris commençait. Une semaine historique marquée par le soulèvement contre l’occupant allemand. Voici 5 histoires qui témoignent de cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.

«Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !». Ce 19 août marque le 80e anniversaire de la Libération de Paris durant la Seconde Guerre mondiale, qui s’est soldé, le 25 août 1944, par un discours du général de Gaulle gravé dans les mémoires.

Tragiques, sentimentales et parfois drôles, ce pan de l’Histoire de France a été marquée par une multitude d’histoires humaines. 

Fusillé le 19 août 1944, il meurt paisiblement en 2005 

Cette histoire aurait pu avoir une fin bien tragique et témoigne des exécutions ayant eu lieu durant la bataille pour libérer Paris. Le 19 août 1944, alors gardien de la paix, Armand Bacquer, 24 ans, s’est rendu près de la Basilique Sainte-Clothilde. En possession de son arme de service, il a néanmoins revêtu un costume civil. 

Depuis déjà quatre jours, son commissariat a décrété la grève et ce matin d’été 1944, les membres du réseau de résistance Honneur de la police sont passés à l’action et ont décidé de s’emparer de la Préfecture. 

En chemin, le jeune Armand Bacquer a croisé deux hommes qui placardaient sur des murs l’ordre de mobilisation lançant l’insurrection parisienne contre l’occupant allemand. Surpris par des soldats, il a été fait prisonnier au ministère des PTT. C’est là, enfermé dans une pièce, qu’il a appris que le soulèvement des policiers français a bien débuté. L’attente est rapidement devenue insoutenable pour le gardien de la paix qui sait qu’il va être fusillé. 

Dans la nuit, les Allemands ont emmené Armand Bacquer, ainsi qu’un autre gardien de la paix, Maurice Guinoiseaux, 37 ans, arrêté en possession d’armes qu’il apportait vraisemblablement aux insurgés de la Caserne de la Cité. Les deux hommes ont été conduits le long de la Seine au niveau du pont de la Concorde et ont été fusillés par les Allemands. 

Maurice Guinoiseaux a été tué sur le coup mais Armand Bacquer, grièvement blessé, a été laissé pour mort par l’occupant. Touché par 14 balles, le jeune homme a passé la nuit à souffrir, craignant que les soldats ne reviennent pour l’achever. Le 20 août 1944, tôt dans la matinée, un prêtre a entendu les gémissements et a découvert les deux hommes. 

Armand Bacquer a alors été sauvé. Le 19 août 1994, à l’occasion du 50e anniversaire de la Libération de Paris, il a été élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur par le président François Mitterrand. Celui qui a été surnommé le «mort vivant» après la guerre est mort paisiblement en 2005. 

Les barricades se dressent

Si la bataille pour la Libération de Paris a été lancée dès le 19 août 1944, elle a pris un nouveau tournant le 22 août avec l'appel du colonel Rol-Tanguy, commandant en chef des Forces françaises de l'intérieur. 

«Tous aux barricades», a-t-il fait savoir aux Parisiens. Près de 600 barricades de fortunes ont été dressées pour entraver la route des Allemands.

Une détermination qui a permis aux Parisiens d'avoir le sentiment d'être acteur de leur propre Libération.  

«Tenez bon, nous arrivons»

C'est un message d'espoir qui a aidé les Parisiens à tenir bon face à l'occupant allemand. Le 24 août 1944, les barricades se sont multipliées et les combats entre les résistants et les soldats se sont intensifiés. Les chars de la 2e DB (division blindée) du général Leclerc se font attendre. 

Le préfet de Paris Luizet est parvenu à faire passer un message aux troupes alliées. Les Parisiens ont besoin d'aide au plus vite. Le même jour, aux alentours de 17h, un Piper Club, avion de reconnaissance de la 2e DB, a survolé la préfecture de police avant de piquer vers le bâtiment. 

Aux commandes de l'avion, le capitaine Jean Callet, secondé par le lieutenant Etienne Mantoux. Ce dernier a eu pour mission de lancer depuis l'avion en direction de la préfecture un objet lesté de plomb. À l'intérieur, un message : «Le général Leclerc vous fait dire: 'Tenez bon, nous arrivons'».

Le soir même, les premiers chars français ont pénétré dans la capitale. 

Tué le jour de ses 20 ans 

Membre du Régiment de marche de spahis marocains (RMSM), l'une des unités de la 2e DB, Pierre Deville a fait partie des militaires français à entrer dans Paris le 25 juillet 1944. 

À 7h30, Porte d'Orléans, le jeune homme a appelé ses parents qui habitaient à Paris et leur a dit : «J'arrive».

À peine une heure plus tard, son peloton a rejoint le Champ-de-Mars et l'École Militaire occupée par les Allemands. Quatre longues heures de combat ont alors été engagées. 

Néanmoins, Pierre Deville, qui fêtait ses 20 ans ce jour-là, a été tué lors de l'assaut d'une balle dans le front et n'a jamais pu rejoindre ses parents. 

Le retour du drapeau français 

Le 25 août 1944, le capitaine des pompiers Lucien Sarniguet et ses collègues de la caserne du 15e arrondissement de Paris ont décidé de parer la ville Lumières de bleu, de blanc et de rouge. 

Ensemble, ils ont pris le chemin de la tour Eiffel et ont gravi les 1.700 marches qui mènent à son sommet. En juin 1940, Lucien Sarniguet a été forcé par les nazis de retirer le drapeau français qui flottait sur la Dame de fer.

Quelque 1.500 jours après, il a pris sa revanche, retirant le drapeau à croix gammée au profit d'un drapeau tricolore cousue en secret par les femmes des officiers à l'aide de draps teints. Paris a enfin été libéré. 

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