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Sondage : 7 Français sur 10 favorables au recours à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles

Un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié ce dimanche 21 juillet, montre que 70% des Français sont favorables au recours à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.

Ils font le choix de la fermeté. Selon un sondage * CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié ce dimanche 21 juillet, 70% des Français estiment qu'il faut faire appel à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.

Une proportion en augmentation depuis un an puisque selon un précédent sondage publié en avril 2023, 66% des Français se disaient déjà favorables à cette idée.

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Dans le détail, les femmes interrogées considèrent davantage que le recours à l’armée pour lutter contre les trafics de drogue dans les quartiers difficiles est nécéssaire (72% contre 68% pour les hommes).

Ce constat est partagé par l’ensemble des classes d’âge, notamment chez les 18-24 ans (77%), même si les 35-49 ans sont légèrement plus nuancés sur la question avec 68% d’avis favorables.

Parmi les catégories socioprofessionnelles, cette idée est soutenue majoritairement à la fois chez les CSP+ (64%), les CSP- (76%) et les inactifs (71%).

La droite unanime, la gauche plus nuancée

En revanche, en ce qui concerne les affinités politiques des personnes sondées, la question du recours à l’armée dans les quartiers populaires est largement plus partagée.

Alors que la gauche dans son ensemble ne valide cette hypothèse qu’à 50% avec 36% d’avis favorables chez les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts, 45% d’avis favorables chez les sympathisants de la France insoumise et 56% chez les sondés qui se revendiquent proches du Parti socialiste, la droite et l’extrême droite sont quant à elles convaincues de la nécessité du recours à l’armée dans certains quartiers, avec respectivement 76% et 88% d’avis favorables. 

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À la question : «Faut-il faire appel à l’armée pour lutter contre les trafics de drogue dans les quartiers difficiles ?», les sympathisants des Républicains ont répondu favorablement à 80% et les sympathisants du Rassemblement national à 89%. Du côté du camp présidentiel, 70% des sondés sont convaincus par cette hypothèse. 

3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires minimum par an

Selon les conclusions de la commission d'enquête du Sénat sur l'état du narcotrafic en France, le trafic de drogue représente un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d'euros au minimum par an.

La fourchette haute se situerait même autour de 6 milliards d'euros, précise le rapporteur de la commission. Il s'agit du marché criminel le plus important en valeur en France. Sur le seul territoire français, les saisies ont atteint 92,64 tonnes en 2023 (104,53 tonnes en 2022), le tout pour une valeur de revente sur le marché illicite estimée à «plus de 855 millions d'euros» par les douanes.

Le cannabis, dont près de 70 tonnes ont été confisquées l'année dernière (66,25 tonnes en 2022), est la drogue la plus largement saisie, devant la cocaïne. Les douanes françaises ont observé en revanche un fléchissement des quantités de cocaïne et d'héroïne saisies en France, respectivement 12,03 tonnes (-32,64%) et 424 kg (-32,38%). Les volumes d'amphétamines, d'ecstasy et de psychotropes saisis ont, eux, explosé en 2023 (plus de 180% de saisies par rapport à l'année d'avant), signalent encore les douaniers.

240.000 personnes impliquées en france

Selon les données de l'office anti-stupéfiants (Ofast), 240.000 personnes vivent directement ou indirectement du trafic de stupéfiants en France, dont 21.000 à temps plein. La France compterait plus de 3.000 points de deal. Un chiffre en baisse, assurait début 2024 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avec la suppression de «1.000 points de deal» en trois ans, grâce à l'intervention des services de police et des gendarmeries.

Enfin, les faits de violence liés au trafic de drogue sont de plus en plus présents. L'année 2023 a ainsi été marquée par un triste record : pas moins de 315 faits d'homicides liés au narcotrafic (dont tentatives) ont été recensés, soit un bond de près de 60% par rapport à 2022. La ville de Marseille est particulièrement gangrenée : 49 personnes ont été tuées en 2023, dont quatre victimes collatérales dans la guerre de territoires opposant des gangs rivaux.

En Île-de-France, un homme de 30 ans a été tué par balle le 14 juillet dernier dans une cité à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), à côté d'un point de deal. Trois jous plus tôt, le 11 juillet, un autre jeune homme d'une vingtaine d'années avait été tué par arme à feu, sur fond de trafic de stupéfiants. Des règlements de comptes sanglants aux victimes de plus en plus nombreuses. 

* Sondage réalisé les 18 et 19 juillet par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.011 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.

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