Alors que plusieurs milliers de personnes sont attendues, depuis ce mardi et jusqu’à dimanche, dans le Poitou, pour manifester contre les projets de «méga-bassines», un dispositif de sécurité exceptionnel a été déployé par le ministère de l’Intérieur. En vingt-quatre heures, un important arsenal d'armes a été saisi par les gendarmes.
Des centaines de personnes sont arrivées, depuis ce mardi, de France ou de l'étranger, plusieurs milliers étant attendues jusqu'à dimanche par les organisateurs et les autorités.
Cette mobilisation est portée par près de 120 organisations, associations, syndicats et collectifs, dont Bassines Non Merci (BNM), les Soulèvements de la Terre, Attac, Extinction Rébellion, l'union syndicale Solidaires.
Si elle se veut pacifique pour l’immense majorité des manifestants, certains opposants sont venus armés, en prévision d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Des armes saisies
Selon des informations recueillies par CNEWS auprès de la gendarmerie, un important arsenal a été d’ores et déjà été saisi. Des marteaux, haches, couteaux et autres barres de fer ont été interceptés par les forces de l’ordre grâce au dispositif de sécurité exceptionnel déployé par le ministère de l’Intérieur. Dès mardi matin, des contrôles et fouilles étaient effectués par les forces de l'ordre aux abords du site.
Selon Anne-Morwenn Pastier, membre de BNM et de Solidaires, des saisies de matériel ont également été effectuées. «Ils regardent, ils vérifient si l'on n'a pas un truc dangereux. Ils contrôlent tout, l'hélicoptère tourne sans arrêt, c'est affolant», déplore Geneviève Paillaud, une retraitée de 70 ans originaire de Melle, qui dit avoir participé à toutes les manifestations précédentes.
Sainte-Soline dans les mémoires
Ce campement se tiendra à 15km seulement de Sainte-Soline, un nom devenu symbole pour les militants anti-bassines. En mars 2023, la mobilisation d'opposants sur le chantier d'un de ces réservoirs à ciel ouvert avait donné lieur à une scène de guérilla, faisant de nombreux blessés, dont 47 gendarmes. Deux manifestants étaient restés plusieurs jours dans le coma. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi la mobilisation de plus de 3.000 gendarmes et policiers, affirmant redouter «des actes d'une grande violence» lors des actions prévues vendredi et samedi sur le site.
Parmi les «6.000 à 8.000 manifestants» estimés par Beauvau, «un millier» de personnes seraient «extrêmement violentes», s’est inquiété lundi matin le ministre de l'Interieur. Alors qu’une quinzaine de convois sont attendus notamment de Belgique, d'Allemagne et d'Italie, «plus d'une centaine de militants d'ultragauche», venant de ces pays européens limitrophes se sont vus prononcer une interdiction d'entrée sur le territoire, a encore indiqué Gérald Darmanin.
Pour rappel, les «bassines» ou réserves de substitution, qui visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver afin d'irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une condition de survie face au changement climatique. À l'inverse, leurs détracteurs décrivent un «accaparement» de l'eau par l'agro-industrie.