Trois candidats du Rassemblement national sont au second tour des élections législatives en Corse. Une présence surprenante dans un territoire qui n’avait jamais connu une telle montée de l’extrême droite.
Si les enjeux sont nationaux, les législatives restent des élections locales, ce que la Corse a bien compris. Pour autant, l’Île de Beauté n’a pas échappé à la montée du Rassemblement national du 30 juin dernier.
Comme dans de nombreux départements les résultats du premier tour ont été retentissants. En effet, si en 2022 aucun candidat du RN n’était pas parvenu à se hisser au second tour, ce n'est pas le cas en 2024.
Trois candidats RN au second tour
La Corse a connu un raz-de-marée. Sur les quatre circonscriptions, trois ont vu un candidat du Rassemblement national se qualifier au second tour. Le résultat aurait même pu être de 100%.
Sylvie Jouart, représentant du RN, a rebattu les cartes dans la 2e circonscription de Haute-Corse, en retirant sa candidature, malgré ses 25,45%. Une décision qui aurait pour objectif d’affaiblir le député sortant Jean-Félix Acquaviva, candidat pour le parti autonomiste de la Corse, et membre du groupe LIOT à l’Assemblée nationale.
Des parachutages à peine dissimulés
Alors que de nombreux élus corses défendent le respect de la culture locale et de son identité, sans pour autant soutenir les idées du RN, le parti présidé par Jordan Bardella a décidé de «parachuter» des candidats.
Une stratégie qui ne semble pas les avoir affaiblis au premier tour. Ainsi, dans la 1re circonscription de Haute-Corse, le député sortant LIOT et autonomiste Michel Castellani sera opposé à Jean-Michel Marchal, originaire de Champagne-Ardenne, élu à Marseille, et qui réside sur l’île de Beauté depuis 2020, qui avait obtenu 28,80% le 30 juin.
De son côté, Laurent Marcangeli, ancien maire d’Ajaccio, et ancien président du groupe Horizons au Palais-Bourbon, devra récupérer son siège de député face à Ariane Quarena, qui avait terminé en tête au premier tour, avec 31,20%, dont le mari est Corse.
Alors que les discussions autour de l’autonomie de la Corse avaient fortement avancé entre les élus locaux et le gouvernement, les résultats du 7 juillet pourraient fortement modifier le spectre politique de l’île.