Depuis la Suisse, Brenda Biya a dévoilé son homosexualité sur les réseaux sociaux. Une prise de position forte alors que son père réprime fortement les relations amoureuses entre les personnes de même sexe.
Une affaire qui a relancé le débat. Il y a quelques jours, Brenda Biya, la fille de Paul Biya, le président camerounais, a révélé son homosexualité en publiant depuis la Suisse une photo d’elle sur les réseaux sociaux où elle embrasse sa compagne, le mannequin brésilien Layyons Valença. «Je suis folle de toi et je veux que le monde le sache», a-t-elle écrit en légende. Un «coming out» qui a suscité une vague de réactions, positives comme négatives à l’échelle nationale, comme internationale.
«Brenda Biya, fille du président camerounais Paul Biya, a créé une onde de choc en révélant publiquement sa relation amoureuse avec une autre femme», a indiqué le site camerounais Africapresse.
En effet, ce «coming out» s’inscrit dans un pays où l’homosexualité est passible d’un «emprisonnement de six mois à cinq ans et d'une amende de 20.000 à 200.000 francs (de 30 à 305 euros) pour toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe» comme le stipule l’article 347 bis du code pénal du pays.
Celle qui se fait appeler King Nasty dans le cadre de sa carrière musicale avec déjà fait allusion à son orientation sexuelle. Comme l’a rappelé Damien Glez, le dessinateur et éditorialiste franco-burkinabé dans une chronique publiée dans Jeune Afrique, la jeune femme de 26 ans s’était définie comme «un peu du genre masculin et un peu du genre féminin».
Des «réactions très polarisées»
«Dans l’opinion publique, les réactions sont très polarisées, entre soutien et condamnation», a déclaré le Deutsche Welle. Shakiro, femme trans camerounaise exilée en Belgique a félicité la jeune femme espérant des répercussions positives à l’issue de cette révélation. «On va obtenir cette dépénalisation de l’homosexualité grâce à toi», a-t-elle déclaré.
Pour le défenseur des droits des homosexuels Hamlet Nkwain ce coming out ne conduira pas forcément «à une dépénalisation de l’homosexualité, mais ouvrira la porte à de nouveaux débats». Pour d’autres, comme le rappelle Jeune Afrique, l’amour paternel pourrait peser dans la balance.
Du côté des détracteurs, nombre d’entre eux n’ont pas hésité à pointer le train de vie de Brenda Biya. «Reste à voir si cette révélation influencera les politiques et les perceptions sociétales à long terme», s’est interrogé Africapresse.