Eric Ciotti, candidat dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, était l’invité de La Grande Interview de CNEWS ce mardi 2 juillet. Revenant notamment sur la question de la double nationalité, le responsable a assuré avoir vu «l'évolution du Rassemblement national» et estimé «qu'on ne peut pas lui faire un procès sur des comportements qui datent d'un autre siècle».
Un cheval de bataille pour le Rassemblement national. Interrogé dans La Grande Interview de CNEWS ce mardi 2 juillet, Eric Ciotti est revenu sur la question de la binationalité, que le RN a visé pendant ces législatives. En effet, dans une conférence de presse où il présentait son programme, Jordan Bardella avait évoqué son souhait d'interdire des postes «stratégiques» dans des «secteurs sensibles» aux binationaux.
Ce propos a immédiatement entraîné les réactions de la classe politique, dont celle d’Emmanuel Macron, jugeant ce dernier «infamant et ridicule». Pour Éric Ciotti, il s’agit d’«une fausse polémique». «On parle de quelques dizaines d’emplois stratégiques de notre pays où on dit 'il faut les réserver à des nationaux’, ce n’est donc pas un sujet, il n’y a aucune inquiétude à avoir», a justifié le président des Républicains.
«J'ai vu l'évolution du Rassemblement national, on ne peut pas lui faire un procès sur des comportements qui datent d'un autre siècle. (...) Aujourd’hui le danger, c’est la situation de la France dans laquelle monsieur Macron l’a enfoncée», a-t-il poursuivi.
Peu de statistiques
«Est-ce qu'aujourd'hui on imagine un Franco-Russe travailler au ministère des Armées ?», a demandé Jordan Bardella en conférence de presse le 24 juin dernier pour justifier son intention de réguler l’accès à certains postes dans l’administration aux binationaux. Le président du Rassemblement national a ensuite rappelé qu’il n’entendait toutefois «pas remettre en cause la double nationalité».
Binationaux et secteurs stratégiques : "Est-ce qu'aujourd'hui on imagine un Franco-Russe travailler au ministère des Armées ?", demande @J_Bardella.#Législatives #DirectAN pic.twitter.com/ijQszdaHw6
— LCP (@LCP) June 24, 2024
De son côté, Eric Ciotti a fait de ce sujet l'un de ses combats. En 2012, puis en 2017, le récent allié du Rassemblement national avait interrogé le ministère de l’Intérieur sur le nombre «de citoyens français disposant d'une double nationalité». Deux ans avant lui, Thierry Mariani, également passé au RN avait proposé la création d’un fichier des citoyens concernés en cas de «conflit interétatique».
En France, aucune étude récente ne permet réellement de connaître le nombre de binationaux. Seul l'Institut national des études démographiques (INED) a fait état entre 2008 et 2009 de 3,3 millions de personnes. Toutefois, pour cartographier ces données, le ministère des Affaires étrangères et européennes devrait prendre un décret «après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL)».
En janvier dernier, le RN a déposé une proposition de loi constitutionnelle dans laquelle l’interdiction de «l’accès aux fonctions inséparables de l’exercice de la souveraineté nationale» ou des «emplois des administrations, des entreprises publiques et des personnes morales chargées d’une mission de service public (...) aux personnes qui possèdent la nationalité d’un autre État» était mentionnés.