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Marseille : 18 mois de prison avec sursis requis contre une infirmière après une injection létale d'adrénaline à l'hôpital

L’avocat de l’infirmière, Me Philippe Bonfils, a réclamé la relaxe, estimant que sa cliente «ne cherche pas à esquiver quoi que ce soit (Image d'illustration). [AdobeStock/PhotobyTawat]

Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis par le parquet contre une infirmière des hôpitaux de Marseille, jugée pour homicide involontaire. La soignante avait administré à une patiente 1.000 fois la dose d'adrénaline qui lui était prescrite.

Ce lundi 1er juillet, le parquet de Marseille a requis 18 mois de prison avec sursis contre une soignante de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). L’infirmière est jugée pour homicide volontaire, pour avoir mortellement injecté à une patiente 1.000 fois la dose d’adrénaline nécessaire. 

La victime, âgée de 47 ans, était entrée le 5 septembre 2017 au service rhumatologie de l’hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, et devait subir une cinquième injection pour une polyarthrite rhumatoïde. 

C’est après un épisode allergique qu’elle a subi un choc anaphylactique, qui avait rapidement été pris en charge par une interne, sous la supervision d’un médecin confirmé. Cette interne se basait sur le protocole établi pour cette situation et prescrivait l’injection de 20 microgrammes d’adrénaline.

Mais l’infirmière jugée, embauchée au sein de l’hôpital Sainte-Marguerite après la fermeture de son service dans un autre hôpital marseillais, a injecté 20 microgrammes, soit 1.000 fois la quantité initiale. 

Le jugement rendu en septembre

La victime a ensuite été transférée en réanimation, et ce n’est que le lendemain de l’injection que le surdosage a été révélé. La quadragénaire est décédée début décembre.

Présentée devant le tribunal correctionnel de Marseille ce lundi, l’infirmière a maintenu avoir entendu l'interne parler de milligrammes. Pour le chef de son service, ce dosage «ne peut pas exister» puisque la dose conseillée en cas d'arrêt cardiaque est d'un milligramme.

Lorsqu’on lui demande «quel dosage (lui) serait apparu mortel», la mise en cause a indiqué ne pas le savoir et n’avoir jamais utilisé d’adrénaline de sa carrière : «On me disait “dépêche-toi, dépêche-toi !”», s’est-elle souvenue.

L’avocat de l’infirmière, Me Philippe Bonfils, a réclamé la relaxe, estimant que sa cliente «ne cherche pas à esquiver quoi que ce soit, à la différence de l'AP-HM qui veut se dédouaner de sa responsabilité».

Le jugement sera rendu le 9 septembre prochain.

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