À l'issue du premier tour des élections législatives et une participation record ce dimanche 30 juin avec 66,7%, un tel taux ferait baisser le seuil de qualification pour le second tour le 7 juillet à 19,1% des suffrages exprimés, ce qui pourrait occasionner plus de 300 triangulaires, hors stratégies de désistements, selon l'Ipsos.
Un record. Avec 65 à 85 élus au premier tour des élections législatives ce dimanche, entre 285 et 315 triangulaires pourraient être occasionnées selon les données de l'Ipsos pour le second tour du 7 juillet prochain. Si le scrutin uninominal majoritaire à deux tours se déroule dans les 577 circonscriptions ce 30 juin et 7 juillet prochains, les élections législatives ne nécessitent toutefois pas la qualification d'un nombre préféfini de candidats au second tour.
Ainsi, si les deux candidats arrivés en tête à l'issue du premier tour obtiennent automatiquement leur ticket pour le second, un troisième, voire un quatrième concurrent peut aussi accéder à ce deuxième pallier de vote. Pour y parvenir, il doit avoir obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits dans sa circonscription à l'issue du premier tour.
Mais avec une participation record de 66,7% ce dimanche, le seuil de qualification pour le second tour s'établira à 19,1% des suffrages exprimés, un taux qui provoquera en conséquence, plusieurs centaines de triangulaires et quelques quadrangulaires.
Ainsi, plutôt qu’un simple duel entre deux adversaires, il n’est pas rare d’en voir se qualifier trois ou quatre au soir du premier tour de scrutin : on parle alors de triangulaire, ou de quadrangulaire. Dans ces cas-là, au second tour, le Code électoral prévoit qu’il ne faut pas une majorité absolue pour remporter le second tour, mais une majorité relative.
Des situations qui dépendent de l'abstention
Si les triangulaires surviennent régulièrement, les quadrangulaires sont plus compliquées à obtenir lors d'élections législatives. D’autant plus lorsque l’abstention est forte. En effet, les 12,5% de voix qu'il faut nécessairement obtenir afin de parvenir à se qualifier pour le second tour doivent intégrer l’ensemble des électeurs inscrits dans la circonscription, et non pas seulement sur ceux qui ont voté. Un seuil qui peut être difficile à atteindre.
A titre d’exemple, en 2022 le taux d’abstention au premier tour s’élevait à 52,49%. En sachant que 1 % des électeurs avaient à l'époque voté blanc ou nul, ne restaient donc que 46,5 % de suffrages exprimés. Pour se maintenir, le candidat arrivé en troisième position du premier tour devait alors justifier de 26,9% des suffrages exprimés. Un seuil qui a rarement été atteint, huit fois seulement lors de ce scrutin.
Mais la donne pourrait changer pour les élections législatives de 2024. En effet, au regard du nombre important de procurations réalisées, plus de six fois plus qu'en 2022 selon le ministère de l'Intérieur, la mobilisation devrait être plus importante. Et une baisse de l'abstention réduirait de cette manière les seuils auxquels peuvent se maintenir les candidats à l'issue du premier tour, entraînant, de facto, des triangulaires voire des quadrangulaires... Et toujours plus d'incertitude sur la compositions de la future Assemblée nationale.
Plus précisément, avec plus de 60% des électeurs qui se sont rendus aux urnes ce 30 juin, le seuil de qualification au second tour descend à 19,1% de leurs votes. Un chiffre qui aurait encore diminué si 70% des votants inscrits se déplacent, pour atteindre 17,9%. Ou même 15,6% si le taux de participation avait atteint les 80%.
Il existe par ailleurs une possibilité dans des circonscriptions de ne voir aucun duel, ni triangulaire, ni quadrangulaire. Si au premier tour, un candidat obtient plus de 50% des suffrages exprimés, et qu’ils représentent 25% des électeurs inscrits, alors il est d’office élu député.
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