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Pourquoi les Sud-Coréens injectent-ils des cellules de bœuf cultivées dans les grains de riz ?

Le cabinet de conseil AT Kearney a prédit que d'ici à 2040 environ, seulement 40 % de la consommation mondiale de viande seulement proviendra de l'élevage traditionnel. [Anthony WALLACE / AFP]

Dans un laboratoire de Corée du Sud, des scientifiques tentent de révolutionner le monde de l'alimentation en injectant des cellules de bœuf cultivées dans des grains de riz. Le but recherché est d'avoir un nouveau moyen écologique d'apporter des protéines.

Du riz à la viande bientôt dans vos assiettes ? Le professeur sud-coréen Hong Jin-kee est à la tête d'une équipe de scientifiques qui a élaboré un «riz à la viande» qui pourrait révolutionner l'alimentation. Créé dans un laboratoire de Séoul, ce riz pourrait devenir un nouveau moyen écologique et éthique pour apporter des protéines à l'humanité. Aider à prévenir des famines ou encore nourrir les astronautes dans l'espace font partie des objectifs de la création de ce produit. 

L'idée de ces scientifiques est d'injecter des cellules de bœuf cultivées dans des grains de riz. Selon le professeur en charge de cette création, la viande cultivée «est la première méthode permettant d'obtenir des protéines animales sans abattre du bétail», indique à l'AFP M. Hong. 

Le plat obtenu ressemble à un bol de riz ordinaire, mais de couleur rose et dégage un léger arôme de beurre, venant de la culture de cellules de muscle et de graisse de bœuf qu'il contient, rapporte l'AFP. 

un riz avec 8% DE PROTÉINES EN PLUS QU'UN RIZ ORDINAIRE

Ce riz à la viande contient 8 % de protéines et 7 % de matières grasses de plus que le riz ordinaire, selon M. Hong.

Le scientifique et son équipe travaillent encore à reproduire le processus à plus grande échelle, en espérant que son invention devienne un aliment approuvé pour les situations d'urgence, notamment, dans deux pays africains.

«Pour ceux qui n'ont qu'un seul repas par jour, augmenter légèrement la teneur en protéines, ne serait-ce que de quelques pourcents, est extrêmement important», détaille-t-il. Il explique que cette méthode de riz hybride réduit considérablement l'empreinte carbone des protéines en éliminant la nécessité d'élever des animaux. Pour 100 grammes de protéines produites, il ne libère que 6,27 kilogrammes de dioxyde de carbone, estime le professeur, soit huit fois moins que la viande de bœuf issue de l'élevage.

Cependant, selon des experts, la viande cultivée soulève des questions, notamment sur l'origine des cellules animales utilisées et sur ses qualités environnementales à grande échelle : «Il faut encore prouver ses qualités environnementales à grande échelle et convaincre les gens de le manger. Deux choses qui pourraient être difficiles», explique Neil Stephens, professeur spécialiste des questions de technologie et société à l'université britannique de Birmingham.

Le cabinet de conseil AT Kearney a prédit que d'ici à 2040 environ, seulement 40 % de la consommation mondiale de viande, seulement, proviendra de l'élevage traditionnel, ce qui devrait bouleverser le secteur.

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