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3677 : un numéro d'appel national dédié à la maltraitance animale sera lancé ce lundi, une première en France

Une ligne téléphonique permettra de mettre les témoins de maltraitance et les forces de l'ordre en relation. [ADOBE]

Pour la première fois en France, un service d’aide à destination des animaux en difficulté sera lancé ce lundi avec un numéro, le 3677. Son but ? Orienter les témoins pour une meilleure prise en charge des victimes et fournir un vivier de données «pour faire avancer les politiques publiques» sur la question.

«Un moment historique pour la cause animale». Ce lundi 24 juin, Loïc Dombreval, président du Conseil national de la protection animale et son équipe lanceront la première ligne téléphonique dédiée au signalement des mauvais traitements infligés à nos amis les bêtes.   

Face à un cas de violence envers les animaux, certains peuvent se sentir démunis. En partant de ce constat et d’une demande basée sur un sondage réalisé par Woopets pour l’association où 95% des répondants (3.000 personnes) se sont montrées favorables à un dispositif d’aide dédié, le 3677 a vu le jour. Une première en France qui permet de mieux prendre en charge la détresse des animaux.   

«C'est une initiative qui correspond à une vraie attente des Français et des Françaises, car beaucoup de gens ne savent pas comment réagir», explique à CNEWS Loïc Dombreval. «Il y a beaucoup de multi signalements. Quand quelqu'un est témoin d'une maltraitance animale, il appellera cinq, dix, voire quinze personnes différentes. À la fin, il y a des pertes de signalement et personne ne s'occupe de l'animal, pensant que c'est l'autre qui va s'en charger», déplore le président du CNPA.  

Ainsi, pendant deux ans, Loïc Dombreval et son équipe composée d’une dizaine de bénévoles, ont intensément travaillé à la mise en place de ce dispositif. Ensemble, ils sont parvenus à réunir près d'une trentaine de partenaires tels que des communes (Dijon, Paris, Strasbourg) ou encore le site vétérinaire de référence La Compagnie des Animaux, l’animalerie aux 300 magasins répartis sur le territoire, Maxi Zoo, et la confédération aux 270 refuges en France, Défense de l'Animal, autour de leur projet. Un budget de 300.000 euros a donc été alloué pour que la ligne téléphonique naisse et puisse survivre pour un an, le but étant de la pérenniser. 

Une prise en charge «fiabilisée»  

«Écouter, réguler, orienter». Tels sont les principes du CNPA pour prendre les appels en charge. Dans cette veine, une équipe de télé-opérateurs basée à Paris a été minutieusement sélectionnée, et spécialement formée. Après avoir écouté et évalué le niveau d’urgence d’un appel, l’association fiabilise. C'est-à-dire qu'elle réalise un tri et définit s’il s’agit d’un cas de maltraitance et «non d'une histoire de voisinage comme cela peut arriver très souvent», précise Loïc Dombreval. «S'il s'agit d'une urgence, nous mettons directement le témoin en contact avec les forces de l'ordre, avec un protocole particulier fiabilisé par le CNPA.»  

Pour former ses répondants, l'organisme s’est montré exigeant. Alors que le site du gouvernement liste quelques types de maltraitances tels que la privation d’eau et de nourriture, de soins en cas de maladie ou l’utilisation de dispositifs d'attache et de captivité inadaptés, l’association a dressé «tous les motifs de signalement possibles et imaginables» pour affronter plusieurs situations.   

Un manque de données ?  

«Tous les chiffres sur la maltraitance animale ne sont pas fiables», selon Loïc Dombreval. En octobre 2022, Interstats, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure faisait état d’une hausse de 30% des atteintes faites aux animaux domestiques, apprivoisés ou en captivité entre 2016 et 2021. De son côté, la Société protectrice des animaux (SPA) - qui n'a pas pris part au projet -, s'est occupé de 44.844 animaux abandonnés ou maltraités en 2023. Selon Loïc Dombreval, peu, voire aucunes données ne permettent réellement de cartographier la situation des animaux maltraités en France. Ce dernier estimant que toutes les agressions ne sont pas comptabilisées.

C’est pourquoi le 3677 cache un objectif bien plus profond. «Nous souhaitons récolter des statistiques qui ont pour vocation d’être remontées à l’Etat en vue d’améliorer les politiques publiques», assure l’ancien député.   

«Cette ligne téléphonique est aussi destinée à montrer que la majorité des cas de maltraitance animale, se fait effectivement dans des petits territoires, avec des petites associations qui tirent le diable par la queue qu'il faut absolument aider.» Ces statistiques permettront ainsi à l’association de cibler quelles zones, quel type d’espèce ou quels acteurs sont les plus concernés par la maltraitance. 

SOS maltraitance animale sera ouvert 7 jours sur 7, 365 jours par an.

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