Le parquet général de Toulouse a confirmé, ce jeudi 20 juin, demander le renvoi devant les assises de Cédric Jubillar, accusé d'avoir en décembre 2020 tué son épouse Delphine, pour y être jugé pour meurtre et la cour d'appel de Toulouse se prononcera à ce sujet le 26 septembre, a appris l’AFP auprès des avocats chargés du dossier.
La cour d’appel de Toulouse devait examiner, ce jeudi 20 juin, le résultat du supplément d’information demandé par le parquet général en janvier dernier et ordonné par l’instance le 8 février dans le cadre de l’affaire du meurtre Delphine Jubillar, ainsi que le renvoi aux assises du mari de la victime, Cédric.
Finalement, le ministère public a confirmé demander le renvoi devant les assises du Tarn de Cédric Jubillar pour y être jugé pour meurtre, a appris l'AFP auprès des avocats chargés du dossier. Aussi, le supplément d'information, ordonné en février, n'a pas modifié la position de l'accusation qui a «évidemment repris tous les éléments graves et concordants (...) qui justifient un renvoi devant la cour d'assises», a estimé Philippe Pressecq, avocat d'une partie civile.
À son tour, la cour d'appel de Toulouse doit rendre sa décision le 26 septembre prochain.
Pour rappel, le supplément d’information avait été ordonné par la cour d’appel de Toulouse à la suite de la découverte de nouveaux éléments. Le premier élément se trouve être un échange téléphonique entre un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère, évoquant les noms de trois personnes, dont au moins deux apparaissaient dans le dossier Jubillar.
La conversation en question aurait eu lieu le 22 novembre 2023, soit plus d’un mois après la fin de l’instruction. Par conséquent, à travers ce nouveau supplément d’information, le parquet souhaitait que ce détenu et sa mère soient, tous les deux, entendus.
Cependant, ces vérifications n’auraient rien donné. «Les vérifications ont été faites et cela n'a rien donné. Les conclusions ont été remises aux juges d'instruction en avril», avait fait savoir à l'AFP une source proche de l'enquête.
«À partir du moment où il n'y a pas de corps, il faut démontrer qu'il n'y a pas d'autre hypothèse possible. Les pistes ouvertes sont refermées», avait souligné de son côté une source judiciaire à l'AFP.
Outre le supplément d’information, les magistrats devaient se pencher ce jeudi sur l’appel de l’ordonnance de mise en accusation (OMA) envoyant aux assises Cédric Jubillar, ce dernier étant en détention depuis sa mise en examen le 18 juin 2021 pour le meurtre de sa femme.
Une audience à huis clos et sans l'accusé
Le 21 novembre dernier, les juges d'instruction avaient décidé de renvoyer l’époux de Delphine Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour y être jugé pour meurtre. Elles le soupçonnent d'avoir tué sa femme et d'avoir fait disparaître le corps.
Depuis cette disparition qu'il a lui-même signalée aux gendarmes, Cédric Jubillar clame son innocence. Ses avocats ont demandé maintes fois sa mise en liberté, mettant en avant qu'il n'y avait pas de preuves irréfutables de sa culpabilité, des recours systématiquement rejetés.
Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, les enquêteurs ont cependant la conviction que Cédric Jubillar est l'auteur du crime.