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Vol d'un Banksy à Paris : un homme jugé lors d'un procès surréaliste ce mercredi

Le graffiti de Banksy, réalisé sur un panneau de parking du Centre Pompidou, avait été découpé et volé en 2019. [POMPIDOU CENTRE/AFP]

Depuis un peu plus d'une semaine, un homme comparaît devant le tribunal judiciare de Paris pour le vol d'une œuvre de Banksy. Jugé ce mercredi 19 juin, l'accusé affirme avoir agi sur la demande de l'artiste de rue lui-même.

C'est une question de taille pour le tribunal judiciaire de Paris : quelle valeur donner à un graffiti ? Depuis le lundi 10 juin, un homme comparaît pour le vol en 2019 d'une œuvre de rue, réalisée par le célèbre artiste britannique Banksy. Si l'accusé, Mejdi R., un artiste musicien de 38 ans, a reconnu les faits «sans difficulté», il a néanmoins argumenté que les «graffitis dans la rue n'ont aucune valeur» et n'appartiennent à personne.

Le tribunal rendra sa décision ce mercredi 19 juin : le parquet a requis 18 mois de prison, dont 10 avec sursis et surtout, une amende de 50.000 euros.

un rat qui s'arrache

Mais quelle est donc cette œuvre, au centre de l'accusation ? Peint au dos d'un panneau de parking du centre Georges Pompidou à Paris, le graffiti représente un rat au museau caché, tenant un cutter dans ses pattes. Une partie du panneau a été découpé à la disqueuse en pleine nuit et dérobé par l'accusé, il y a cinq ans.

Avant le vol, le centre Pompidou avait pris l'initiative de protéger le graffiti à l'aide d'une plaque en plexiglas, affirmant que «par sa nature d'art de la rue», l'œuvre n'appartenait pas à l'établissement. Pourtant, le centre explique maintenant détenir la «propriété matérielle» du graffiti de Banksy et, réclame «au moins 500.000 euros de dédommagement» à l'accusé, une somme qui s'additionne à la demande du représentant du parquet.

complice de banksy ?

Mejdi R. dit pourtant avoir agi avec d'autres hommes envoyés par l'artiste Banksy lui-même. L'équipe serait «repartie vers l'Angleterre» avec le panneau. Ainsi, l'accusé ne serait, selon lui, pas en possession de l'œuvre : «Je ne l'ai pas eue entre les mains, je ne sais pas ce qu'elle est devenue», a-t-il affirmé.

La défense est audacieuse : Banksy est aussi connu pour le mystère qui plane au-dessus de son identitié, et ce depuis les années 1990. Impossible donc, qu'il apparaisse au tribunal judiciaire de Paris pour témoigner. Néanmoins, l'artiste britannique a déjà démenti les dires de l'accusé, via un attaché de presse.

Ce n'est pas la première fois qu'une œuvre de Banksy est dérobée. En 2022, huit hommes avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement ferme pour le vol ou la participation au recel de «Jeune fille triste», un graffiti réalisé sur une porte du Bataclan, en hommage aux victimes de l'attentat

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