Alors que les Français s'apprêtent à élire de nouveaux députés à l'Assemblée nationale, le clivage entre la gauche et la droite sur l’échiquier politique rejaillit au cœur des débats. Pourtant, ce concept est né par hasard, le 28 août 1789.
Gauche ou droite ? Lorsqu'on parle de politique, ce clivage est aujourd'hui acquis et semble immuable. Pourtant, la naissance de ces deux camps n'est pas récente et même bien antérieure à celle de la Ve République, puisqu'il faut remonter au 28 août 1789, lors de la Révolution française pour en comprendre les origines.
Ce jour-là, l’Assemblée devait voter sur l’utilité du roi, jusque-là monarque absolu, dans la nouvelle vie politique constitutionnelle. Les députés devaient alors se prononcer sur l’accord ou non d’un droit de veto royal sur les lois votées par l’Assemblée constituante.
Conservateurs face aux progressistes
Pour faciliter le décompte des voix – il y avait alors 1.145 députés contre 577 actuellement –, les aristocrates et le clergé, favorables au veto du roi, s’étaient regroupés à la droite du président de séance. Leurs opposants, en majorité issus du Tiers-Etat, s’étaient eux réunis à sa gauche.
Ce clivage originel a été conservé pour marquer les différences entre les députés dits conservateurs et ceux aux valeurs progressistes, pas seulement en France. Quant aux députés des partis dits extrêmes, comme le RN ou LFI, ils occupent logiquement les sièges situés aux extrémités de l’Hémicycle.