L'Assemblée nationale a voté vendredi l'interdiction du recours à des mannequins trop maigres et dénutris, afin de lutter contre l'anorexie, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la Santé.
Un amendement du rapporteur Olivier Véran (PS) en ce sens a été adopté, avec l'avis favorable de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a considéré comme "préoccupante" la présentation de mannequins excessivement maigres. Les députés UMP et UDI s'y sont opposés, les écologistes ont émis des réserves.
"L'exercice d'une activité de mannequin est interdit à toute personne dont l'indice de masse corporelle (...) est inférieur à des niveaux définis, sur proposition de la Haute Autorité de santé, par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail", stipule l'amendement.
Amende de 75.000 euros
Le fait, pour toute personne qui exploite une agence de mannequins ou qui s'assure moyennant rémunération le concours d'un mannequin, de ne pas "veiller au respect de l'interdiction" sera puni d'un emprisonnement de six mois et d'une amende de 75.000 euros, ajoute-t-il.
"La perspective de cette sanction aura un effet régulateur sur l'ensemble du secteur", a estimé M. Véran, selon lequel l'Espagne, l'Italie et Israël ont pris des mesures similaires.