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Élections législatives 2024 : LFI se déchire autour de Jean-Luc Mélenchon et fragilise le Nouveau Front populaire

Les choix de Jean-Luc Mélenchon pourraient semer la zizanie au sein du Nouveau Front populaire. [Ed JONES / AFP]

Tard vendredi soir, la France Insoumise a présenté ses candidats pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Les candidats évincés ne cachent pas leur déception. Une situation de crise à gérer pour le Nouveau Front populaire

La France Insoumise semble n’avoir jamais aussi bien porté son nom. À l’heure des choix, certains ont du mal à se soumettre et à les assumer, d'autres à les accepter.   

Alors que vendredi soir, la France Insoumise a officialisé le nom de ses candidats aux élections législatives pour le Nouveau Front populaire, les grands absents n’ont pas manqué de se faire remarquer. Au point de semer la zizanie au sein de la nouvelle alliance ?  

Les frondeurs écartés 

Parmi les grands absents des candidats présentés par LFI, on retrouve Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Frédéric Mathieu et Hendrik Davi.  

Le premier dénonce «une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne», pendant que Raquel Garrido, sa compagne, s'en est prise personnellement à Jean-Luc Mélenchon : «Honte sur toi Jean-Luc Mélenchon. C'est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux», a-t-elle écrit, dénonçant des «méthodes qui dégoûtent». 

L’ancienne députée de Seine-Saint-Denis et l’élu de Bagnolet ont annoncé qu’ils restaient candidat, bien décidés à battre LFI. 

Danielle Simonnet dénonce elle un manque de classe de la part du parti de Jean-Luc Mélenchon : «Alors que j’ai de nouveau réuni des centaines de citoyen.nes sur ma circonscription ce soir, par mail, comme 4 autres camarades et sans même un coup de fil, j’apprends que je ne suis pas investie !» Elle aussi a décidé de maintenir sa candidature dans la 15e circonscription de Paris.  

«Nous sommes de ceux qui ont porté une exigence démocratique au sein du mouvement. Le RN est aux portes du pouvoir et LFI choisit la purge et la division», a taclé Frédéric Mathieu sur X, avant d’apporter son soutien à ses camarades comme lui évincés.  

Adrien Quatennens, l’objet de la discorde ? 

Ces candidats évincés ont tous comme point commun de s’être opposé à Jean-Luc Mélenchon sur le cas Adrien Quatennens. Pour rappel, le député du Nord, candidat à sa réélection, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à verser 2.000 euros de dommages et intérêts à son ancienne compagne pour violences conjugales.  

Il y a quelques jours, alors qu’il n’était pas sûr de pouvoir se représenter, L’Opinion révélait qu’il avait transmis à des «femmes, de gauche, féministes», de son entourage un texte intitulé «Nous, femmes et féministes, soutenons la candidature d'Adrien Quatennens».  

Dans une lettre publiée ce samedi sur X, François Ruffin, qui a lui été investi dans la Somme, a vivement critiqué les choix qui ont été faits. 

«L’extrême droite tape à la porte du pouvoir. Et que font-ils ? Ils divisent. Ils purgent des candidats sortants, sans autre motif qu’ils et elles ont une parole libre, sans laisse ni muselière», a-t-il écrit. 

«Et, dans le même temps, qui protègent-ils ? Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales. C’est une farce. Une mauvaise farce (...) Le Front populaire, c’est vous, c'est nous. Les «purgés» doivent être soutenus. Et l’accord doit tenir, le programme doit être défendu. La campagne doit être menée», a prôné l'homme de gauche.  

Chez les Verts aussi, les choix de LFI sont contestés 

L’écologiste Sandrine Rousseau, députée de la 9e circonscription de Paris, appelle Jean-Luc Mélenchon l’insoumis à «tolérer l’insoumission dans ses rangs».  

«Sois ferme sur les valeurs de lutte contre les violences et alors l’histoire retiendra ton nom». 

Marine Tondelier, secrétaire générale d’EELV, était ce matin l’invité de la matinale sur France 2. Elle aussi a accueilli la liste de La France insoumise avec stupeur et étonnement. 

«C’est une purge ! C’est une erreur assez ridicule... J’ai convoqué nos instances pour en parler», a t-elle déclaré au sujet de la liste de la France Insoumise, notamment l’éviction des frondeurs.

«Je vais discuter avec Fabien Roussel (Secrétaire national du Parti communiste français) et Olivier Faure (Premier secrétaire du Parti socialiste), mais je souhaite que ces candidats sortants soient soutenus.» 

Jean-Luc Mélenchon se défend

En réponse à plusieurs tweets de mécontentement au sein de la France Insoumise et du Nouveau Front populaire, Jean-Luc Mélenchon a persisté. «Les investitures à vie n'existent pas» a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé à 20 Minutes. «L'accord est signé», a-t-il continué. 

À deux semaines d’un scrutin décisif pour l’histoire du pays et de la gauche, le Nouveau Front populaire se retrouve fragilisé par des décisions contestées au sein de la nouvelle alliance. 

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