Le programme du Nouveau Front populaire a été révélé lors d’une conférence de presse ce vendredi, après une entente des Écologistes, de La France insoumise, du Parti communiste français et du Parti socialiste, en vue des élections législatives anticipées.
«20 mesures de rupture» pour «répondre aux urgences qui abîment la vie et la confiance du peuple français». Pouvoir d’achat, sécurité, condamnation des «massacres terroristes du Hamas»… Au cours d’une conférence de presse ce vendredi 14 juin, les responsables des partis de gauche à l’origine du Nouveau Front populaire ont dévoilé leur contrat de législature.
Pouvoir d’achat : le passage du SMIC à 1.600 euros net
Les têtes des différents partis de gauche se sont mis d’accord pour décréter un état d’urgence sociale, qui passerait par le blocage des «prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants», en plus du renforcement du «bouclier qualité-prix pour les outre-mer».
Le Nouveau Front populaire a notamment choisi d’indexer les salaires sur l’inflation et de fixer le SMIC et la retraite minimum à «1.600 euros net». Pour «réaffirmer l’objectif commun du droit à la retraite à 60 ans» proposé par la coalition, les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron seraient rétablis, en plus de la prise en compte du RSA pour valider des trimestres en vue de la retraite.
L’un des points soulignés par l’union est le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), «renforcé avec un volet climatique».
Sécurité : le retour de la police de proximité
Les responsables des partis de gauche se sont mis d’accord sur différentes mesures pour «assurer la sécurité de la population» du territoire national. Ils ont la volonté de supprimer la réforme Darmanin, qui «a affaibli la police judiciaire» selon eux, tout en proposant le rétablissement de la police de proximité, le maintien de l’ensemble des gendarmeries, l’augmentation des effectifs de police judiciaire, technique, scientifique, du renseignement, ou encore des unités en charge du narcotrafic.
La coalition a demandé la réforme et la prolongation de la formation des agents de police.
D’un point de vue judiciaire, le Nouveau Front populaire a réclamé l’augmentation des moyens de la justice, «pour garantir un traitement juste et dans un délai raisonnable de l’ensemble des procédures».
L’un des combats partagés par le PS, EELV, LFI et le PCF est d’agir «contre la surpopulation carcérale» et d’«assurer des conditions dignes de détention et donner les moyens à l’administration pénitentiaire et judiciaire de réaliser sa mission en toute sécurité».
Logement : annulation de la loi Kasbarian
L’union de la gauche a réclamé la construction de 200.000 logements publics par an «aux normes écologiques» pendant cinq ans».
Pour favoriser les locataires, l’abrogation de la loi Kasbarian a été demandée, en plus de l’interdiction des expulsions locatives pour impayés sans proposition de logement. Dans les zones tendues, la coalition a réclamé l’encadrement du montant des loyers.
La loi SRU sera maintenue, tandis que les sanctions contre les communes hors la loi seront aggravées.
Géopolitique : pour un cessez-le-feu à Gaza
La coalition défend «la souveraineté et la liberté du peuple Ukrainien, ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe dans le cadre permis par le droit international, l’envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires».
En ce qui concerne le conflit au Proche-Orient, qui représentait une question brûlante entre les membres des Écologistes, de La France insoumise, du Parti socialiste et du Parti communiste français, ces derniers se sont mis d’accord sur certains points, notamment sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
À terme, l’union a réclamé «la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas», mais aussi «la libération des prisonniers politiques palestiniens», et la reconnaissance immédiate de l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël, sur la base des résolutions de l’ONU.
Les membres de la coalition ont notamment l’objectif de soutenir la Cour Pénale Internationale (CPI) dans ses poursuites contre les dirigeants du Hamas et le gouvernement de Benjamin Netanyahu, «tant que celui-ci ne respecte pas le droit international à Gaza et en Cisjordanie».
«Vers une 6e République»
Les différentes figures du Nouveau Front populaire ont choisi «d’abolir la monarchie présidentielle» dans la pratique des institutions. Cela passerait par la convocation d’une assemblée constituante pour «rédiger une nouvelle Constitution».
Ainsi, l’alliance a demandé l’annulation de l’article 49 alinéa 3 et l’instauration d’une élection de l’Assemblée nationale et du Sénat au scrutin proportionnel.
L’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) a également été soulevée dans le contrat de législature.
Europe : la fin des traités de libre-échange
Les élections européennes ont provoqué l’embrasement d’une partie du continent. Ainsi, le programme de l’alliance de gauche a proposé des mesures pour une réforme complète de l’Europe, qui passerait notamment par la généralisation de la taxation des superprofits au niveau européen. Le refus du pacte de stabilité budgétaire a également été souligné par les membres de la coalition.
Le Nouveau Front populaire souhaite la fin des traités de libre-échange (CETA, Mercosur), mais aussi une réforme complète de la politique agricole commune (PAC).