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Législatives anticipées : montée du RN, union de la gauche, avenir des Républicains... Quels sont les différents scénarios envisageables ?

A moins de trois semaines du premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain, des scénarios semblent déjà prendre forme. [JULIEN DE ROSA / DIMITAR DILKOFF / LUDOVIC MARIN / AFP]

A l’occasion des élections législatives anticipées, qui se dérouleront le 30 juin et le 7 juillet prochain, les principales forces politiques, de droite comme de gauche, sont amenées à élaborer des stratégies pour parvenir à emmener le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale.

Une onde de choc a frappé le paysage politique français ce dimanche. A la suite de l’importante victoire de Jordan Bardella aux élections européennes, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.

Par ce choix, le chef de l’Etat entend redonner l’opportunité aux Français de choisir leur offre politique, mais pousse aussi chaque force à mettre en place une stratégie efficace pour récupérer un semblant de majorité au Palais bourbon.

A moins de trois semaines du premier tour, le 30 juin prochain, des scénarios semblent déjà prendre forme.

Un raz-de-marée pour le Rassemblement national

En annonçant cette dissolution, Emmanuel Macron a, en quelque sorte, accompli le souhait de Jordan Bardella, qui réclamait du chef de l’État cet acte. Fort de ses 31% aux élections européennes, le Rassemblement national devrait arriver en position de force à ce scrutin des législatives.

Composé de 88 élus à l’Assemblée nationale, le RN pourrait ainsi voir son nombre de députés fortement progresser, compte-tenu de la dynamique du parti et de l’affaiblissement de la majorité présidentielle.

En décembre 2023 déjà, un sondage «secret» commandé par la direction des Républicains, avant le vote sur la loi immigration, révélait que le Rassemblement national obtiendrait entre 243 et 305 sièges en cas d’élections législatives anticipées. Un score très proche de la majorité absolue, fixée à 289 sièges.

Une union des droites

Avec cette dissolution, certains partis de droite ne disposant pas actuellement de sièges à l’Assemblée nationale seront tentés de repartir en campagne.

C’est le cas de Reconquête, présidé par Eric Zemmour, qui a déjà fait savoir qu’il souhaitait la mise en place d’une «coalition des droites». «C’est au RN, mais aussi aux dirigeants des LR de nous dire s’ils veulent gagner ou garder leur monopole», a déclaré Marion Maréchal, tête de liste pour son parti, après avoir obtenu 5,5% des votes aux élections européennes.

S’il n’a pas dit oui, Eric Ciotti, président des Républicains, n’a pour l’instant pas dit non. Dimanche soir, l’élu des Alpes-Maritimes, a refusé «toute force d’alliance avec un pouvoir qui a mis la France dans cet état».

De son côté, le Rassemblement national a déjà assuré être sûr de pouvoir arriver «seul» à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen ayant toujours refusé cette union des droites. Ce lundi sur France Inter, Laure Lavalette, députée RN, s’est cependant dite favorable «à des accords au cas par cas avec la droite».

Une coalition à gauche

Dès l’annonce d’Emmanuel Macron, la gauche a tiré la sonnette d’alarme. En effet, Fabien Roussel (PCF), Olivier Faure (PS), Marine Tondelier (EELV) ou encore Jean-Luc Mélenchon (LFI) ont appelé à une union de la gauche.

Le député insoumis François Ruffin a insisté sur les «évidences partagées à gauche», comme «la taxation des dividendes, l’indexation des salaires» ou «la reconnaissance de la Palestine». Les forces de cette famille politique se sont fortement divisées ces derniers mois, sonnant les dernières heures de la Nupes.

En effet, Jean-Luc Mélenchon fait aujourd’hui office de «repoussoir» pour certains cadres de gauche. Son bras droit, Manuel Bompard, a cependant rappelé l’importance de l’unité dans une période trouble et propice à l’avènement de l’extrême droite.

Les responsables de La France insoumise ont d’ailleurs envoyé lundi une «proposition de rencontre» lundi «après-midi» aux formations politiques de la Nupes, le PS, le PCF, les Ecologistes et Générations, pour «travailler à l'unité et à la clarté» dans la perspective des élections législatives anticipées, a assuré le coordinateur LFI sur X.

L’affaiblissement des Républicains ?

Les élections législatives anticipées à venir sont vitales pour Les Républicains. En effet, le parti d’Éric Ciotti pourrait sortir fortement affaibli d’un tel scrutin, entouré par une extrême droite qui a le vent en poupe, d’une gauche potentielle unie, et d’une majorité, autour d’Emmanuel Macron, décidée à conserver un maximum de sièges.

S’il ne souhaite pas s’allier au chef de l’Etat, la question reste de savoir si celui-ci rejoindra une alliance à droite ou partira seul en campagne. Dans cette hypothèse, il n’est pas à exclure également que des membres des Républicains décident de rejoindre un des deux camps.

Selon son propre sondage commandé en décembre dernier, Les Républicains conserveraient entre 44 à 60 sièges, soit 53 en moyenne, moins que les 62 élus actuels.

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