Quelques heures après l’annonce surprise d’Emmanuel Macron visant à dissoudre l’Assemblée nationale dans la soirée de dimanche, de nombreuses réactions venues de plusieurs pays ont rapidement inondé les tirages et les sites internet des médias en dehors des frontières françaises.
En réaction aux résultats des élections européennes, portant le Rassemblement national en tête avec près de 32% des suffrages, Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche 9 juin la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet. Cette décision historique a, dans la foulée, provoqué une vague de réactions à l’étranger.
Au Royaume-Uni, le Guardian a estimé que Renaissance, parti d’Emmanuel Macron, «pourrait subir de nouvelles pertes, ce qui compromettrait le reste de son mandat présidentiel et pourrait donner encore plus de pouvoir à Marine Le Pen».
Selon la plupart de la presse étrangère, le président de la République aurait peu de chances d’obtenir une majorité compte tenu d’une cote de popularité en baisse - 67% d’opinions négatives selon le dernier baromètre politique d’Odoxa paru en avril dernier – et les résultats décevants. Et ce n'est pas tout, car beaucoup de médias abordent également la disparition du parti Républicain qui parvenait jusqu’ici à ralentir l’avancée de l’extrême droite.
«La décision d’Emmanuel Macron, à la veille des Jeux olympiques d’été qui débuteront à Paris en juillet ouvre une période de profonde incertitude politique en France», a indiqué le New York Times. «Il est déjà très affaibli et parvient à peine à faire passer ses réformes», a observé de son côté le quotidien espagnol El Mundo.
Emmanuel Macron «prend l’Europe en otage»
En Suisse, Blick titre brutalement que «Macron joue le sort de l’Europe en France (et c’est vraiment très risqué)». D'après le quotidien, «le président français joue un coup démocratique difficilement contestable. Mais il prend l’Europe en otage».
Pour l'Espagne, le prochain scrutin s’annonce comme «un duel capital pour la France et pour l’Europe».
Toutefois, certains médias nuancent leurs observations. De son côté, La Vanguardia indique qu’Emmanuel Macron compte sur les Français - dont le but était de sanctionner la majorité présidentielle avec ce scrutin -, ils «réfléchiront à deux fois avant de confier le pouvoir à l’extrême droite». Pour le journal catalan, le chef de l’état entend mobiliser ses électeurs pour faire barrage».