Dans une note publiée sur son blog dimanche 2 juin, le chef de file de La France insoumise s'est une nouvelle fois montré réducteur concernant l'antisémitisme. Selon lui, celui-ci «reste résiduel» dans le pays.
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a estimé ce dimanche dans une note de blog consacrée notamment à l'interview de Benjamin Netanyahou sur LCI que «l'antisémitisme reste résiduel en France».
«Contrairement à ce que dit la propagande de l'officialité, l'antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tous cas totalement absent des rassemblements populaires (...) Le rayon paralysant abusif de l'accusation d'antisémitisme est désormais sans effet», peut-on ainsi lire.
En hausse de 300%
Pourtant, les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de «366 faits antisémites» recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.
En janvier, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites (multipliés par quatre en un an), passant ainsi de 436 en 2022 à 1.676 en 2023, avec une «explosion» après les attaques sanglantes du 7 octobre.
«Pourquoi minimiser quand tout indique qu'ils explosent ?»
Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, habitué aux sorties polémiques, ont une nouvelle fois fait bondir la classe politique, qui n'a pas tardé à s'indigner des propos du triple candidat à l'élection présidentielle.
«Pourquoi minimiser les actes antisémites quand tout indique qu'ils explosent ? L'antisémitisme, le racisme anti musulmans, sont des poisons violents. Ces luttes sont indissociables», a écrit sur X son ancien allié de la NUPES Olivier Faure.
«Selon Jean-Luc Melenchon, l’antisémitisme serait résiduel en France. Manifestement, c’est son sens des responsabilités et son attachement aux valeurs républicaines qui sont devenues résiduelles», a réagi de son côté l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF).
À noter que ce n'est pas la première fois que les propos du fondateur du partie de gauche radicale suscitent la polémique, certains dénonçant une forme d'ambiguïté, tandis que d'autres un flirt avec les limites.