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L'édito de Gauthier Le Bret : «Renaissance se divise sur l’immigration»

En affirmant sur CNEWS, lundi 27 mai, l'existence d'un lien entre immigration et délinquance, la députée et porte-parole de Renaissance Maud Bregeon a semé la discorde au sein de la majorité présidentielle.

Un avis suivi de fortes dissensions. Les déclarations de la députée des Hauts-de-Seine, Maud Bregeon, ce lundi sur CNEWS, en établissant un lien entre immigration et délinquance ont eu l'effet d'un raz-de-marée dans les rangs de Renaissance.

En interne, les messages fusent entre les députés de la majorité. CNEWS a pu avoir accès à ces échanges. Il y a deux camps, l’aile droite de Renaissance et l’aile gauche qui s’affrontent, ceux qui soutiennent Maud Bregeon et ceux qui dénoncent ses propos.

Une conversation sous forme de «procès», qui n'est pas du goût de tous. Un député a ainsi écrit, «sur la forme, je suis toujours très mal à l’aise quand sur cette boucle de collègues, on pilonne l’un ou l’une de la sorte».

«Un lien nauséabond»

Tout a commencé avec le message de la députée Julie Delpech, qui partage l'extrait de cette interview avec le message suivant : «Je suis très mal à l’aise avec ça… À quinze jours des européennes, on n’avait pas besoin de cela. Sauf si l'on veut faire monter Jordan Bardella car on préfèrera toujours l’original à la copie».

Une autre, restée anonyme, a reproché à Maud Bregeon d'outrepasser son rôle. «Chère Maud, il faut surtout m’expliquer (nous expliquer) comment cela est possible en tant que porte-parole du groupe (et donc nous représentant toutes et tous) de contredire notre tête de liste et la ligne du parti. Au-delà du fait que je réfute totalement ce lien nauséabond». 

L'ancienne ministre et députée, Nadia Hai, a également réagi sur cette boucle Telegram proposant à la députée des Hauts-de-Seine, «d’échanger sur le sujet et (d)’expliquer en quoi ce type de propos peuvent être blessants pour les personnes qui sont immigrées et qui dénoncent autant (voir plus) les agissements de ces délinquants ou criminels».

Cette dernière a par ailleurs ajouté que la tenue de tels propos donnait «du grain à moudre à tous ceux qui nous font le procès de ne pas avoir de colonne vertébrale».

Un soutien de l'aile droite du parti 

«On ne mettra jamais de signe égal entre immigration et insécurité. Cela reviendrait à faire une généralité, c’est dangereux et c’est le propre des extrêmes», a ajouté la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot.

«Notre philosophie n’a pas changé : on juge les étrangers pour ce qu’ils font, pas sur ce qu’ils sont. En revanche, on ne peut pas ignorer que l’immigration clandestine participe aujourd’hui à une forme de criminalité qui n’est pas tolérable», a-t-elle poursuivi.

Selon plusieurs sources à CNEWS, les relations entre les deux femmes politiques seraient glaciales. En effet, certains membres de la majorité souhaiteraient voir Maud Bregeon prendre la place de Prisca Thévenot au poste de porte-parole du gouvernement.

La députée des Hauts-de-Seine a néanmoins reçu le soutien de certains de ses collègues, notamment de Robin Reda, ancien LR passé chez Renaissance. 

Ce dernier a ainsi écrit : «Nier ce lien est en effet un facteur massif de pertes de voix. Maud a eu l’immense précaution d’ajouter l’euphémisme ‘parfois’, ce qui est déjà en décalage avec la statistique».  

Pour couper court à cette escalade dans les dissensions, le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard a fait savoir qu'il souhaitait que ces échanges cessent.

«Chers tous, il me semble plus que nécessaire de ne pas se servir de cette boucle comme un espace de débat qui ne fait que construire des divisions médiatiques entre nous», a-t-il déclaré. 

L’immigration est donc un sujet inflammable chez Renaissance et ce lien, qui a pourtant été fait par Gérald Darmanin, est toujours source de vives tensions. 

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