En direct
A suivre

Bouches-du-Rhône : Gérald Darmanin demande l'interdiction d'une conférence islamiste à Marseille

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé l'interdiction d'une «conférence islamiste» qui devait se tenir à Marseille ce lundi 20 mai. Elle prévoyait notamment la présence de «"prédicateurs" connus pour leurs positions contraires aux valeurs de la République».

Une conférence pour le «vivre ensemble». Une conférence islamiste organisée par l'imam salafiste Smaïn Bendjilali et annoncée sur les réseaux sociaux pour ce lundi à Marseille (Bouches-du-Rhône), a été interdite à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pointant de graves risques à l'ordre public. 

«Sur mon instruction, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a interdit une conférence islamiste qui devait se tenir à Marseille avec des "prédicateurs" connus pour leurs positions contraires aux valeurs de la République», a déclaré sur X le ministre Gérald Darmanin, partageant le communiqué du préfet des Bouches-du-Rhône.

Et pour cause, les "prédicateurs" dont parle le ministre Gérald Darmanin sont d'une part l'organisateur lui-même, Smaïn Bendjilali, l’imam de la mosquée des Bleuets, à Marseille, «laquelle constitue l’un des points d’ancrage régional de la mouvance islamiste», selon le communiqué. 

Le profil des conférenciers inquiète

«Cet imam diffuse de manière régulière une conception fondamentaliste, littéralité et orthopraxique de l’islam légitimant la charia, ce qu’illustre par exemple un texte publié le 25 mai 2022 par Smaïn Bendjilali sur sa page Facebook menaçant des pêcheurs de l’enfer et cautionnant certains châtiments prévus par la charia tels que couper la main aux voleurs et flageller les consommateurs d’alcool», détaille le communiqué. 

Infériorité des femmes, justification au nom du devoir conjugal les relations sexuelles ou violences imposées du mari, incitation à la polygamie, prônant le port du voile en toutes circonstances, propagande d'un islam radicalement hostiles aux non-musulmans, aux «sionistes», aux Occidentaux et aux musulmans éloignés du dogme salafiste... Smaïn Bendjilali est ainsi décrit comme ayant une idéologie contraire aux valeurs de la République.

Outre l’organisateur, le profil des conférenciers pose également certaines questions, notamment concernant Mourad Hamza, devant intervenir sur le thème «comment le Coran nous accompagne dans notre vie de tous les jours». L’intéressé étant «issu de la même mouvance salafiste» et prônant les mêmes idées que Smaïn Bendjilali. Mohamed El Mehdi Bouzid, également conférencier, a tenu des propos sexistes, radicaux et légitimant une action violente lors d’un prêche à la mosquée de Genevilliers en 2021, et enfin Nader Cheecha, ayant tenu des propos misogynes et justifiant le viol conjugal.

Un fort risque de troubles à l'ordre public

La localisation de la conférence pose également problème, se déroulant dans un lieu encore tenu secret. Les forces de l'ordre ne peuvent donc pas se préparer à l'avance pour des mesures de sécurité évidentes, sachant que 300 personnes sur les réseaux sociaux se sont montrées susceptibles d'y participer.

Le partage de cette conférence sur les réseaux sociaux a provoqué de nombreuses réactions de la part d’internautes fortement opposés à un tel rendez-vous. Le préfet a ainsi considéré que des «personnalités proches de l’extrême droite» risquaient de conduire à des troubles à l’ordre public, rendant la situation difficilement gérable pour les forces de l’ordre.

Pour toutes ces raisons, la conférence a ainsi été annulée. Comme le rappelle le communiqué, tout contrevenant à ces interdictions est passible de sanctions pénales prévue par l’article R. 610-5 du Code pénal, soit une amende de 150 euros. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités