Deux enquêtes ont été ouvertes après l'incendie d'une synagogue à Rouen, en Normandie. Vendredi soir, malgré les dégâts et l’émotion, les fidèles ont tenu à célébrer l’office de Shabbat dans la cour de la synagogue.
Comme chaque vendredi soir, les habitués de la synagogue de Rouen se sont rendus devant l’édifice pour célébrer la prière du Shabbat. Mais ils n’ont pas pu entrer dans l'édifice, incendié à l'aube par un individu, finalement abattu par la police.
Quelque quarante personnes, dont des enfants, se sont ainsi réunis dans une petite cour bétonnée protégée par un filet anti-projectiles. Leurs sourires, en se saluant, semblent forcés : chacun a en mémoire les événements du matin.
Les dégâts sont «énormes»
En effet, quelques heures auparavant, un homme de 24 ans, de nationalité algérienne et en situation irrégulière, a incendié vers 06h30 la synagogue de la ville normande, selon le parquet.
Alors que de la fumée s'échappait encore de l'édifice, l'individu s'est «dirigé en courant vers un policier en le menaçant d'un couteau», toujours selon un communiqué du parquet. Avec son arme, le policier a tiré et tué l'agresseur. Les dégâts à l'intérieur de la synagogue, sont «énormes», a regretté la présidente de la communauté juive de Rouen, Natacha Ben Haïm.
Certains fidèles ont jeté un coup d'oeil à l'intérieur de la synagogue pour constater à leur tour l'ampleur des dégâts : des murs noircis, des gravats par terre, un plafond et des bancs couverts de suie.
«Vivre ensemble»
Pour marquer sa solidarité avec la communauté juive sous le choc, le curé de Rouen, Geoffroy de la Tousche s'est rendu à la synagogue avec une quinzaine de jeunes catholiques. «Avec les jeunes, nous allons prier tout le week-end pour les juifs», a-t-il assuré.
«Hier, c'était Saint-Étienne-du-Rouvray (où deux jihadistes avaient tué un prêtre en 2016, NDLR), aujourd'hui c'est une synagogue. Demain, ce sera une mosquée», a-t-il craint. Les agresseurs de lieux cultes et de fidèles «ne croient pas en Dieu», a-t-il également martelé.
Tantôt murmure, tantôt chant, la prière des hommes était parfois audible jusque dans la rue où a été abattu l'agresseur. Selon le rabbin de cette synagogue, Chmouel Lubecki, sa communauté compte «à peu près 150 ou 200 familles».