Poursuivi en diffamation par l'actrice britannique Charlotte Lewis, le cinéaste Roman Polanski a été relaxé ce mardi par le tribunal judiciaire de Paris. Le réalisateur, accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes, dont Charlotte Lewis, avait qualifié d’«odieux mensonges» les accusations de cette dernière.
Une relaxe pour diffamation. Les juges de la 17e chambre correctionnelle, spécialisée dans les délits de presse, devaient se prononcer sur l'usage abusif ou non de la liberté d'expression de Roman Polanski, lorsque ce dernier avait qualifié d’«odieux mensonges» les accusations de la comédienne Charlotte Lewis dans un entretien publié par Paris Match, en décembre 2019. Cette relaxe ne fait néanmoins aucunement office de jugement pour savoir si oui ou non le réalisateur a violé l'actrice britannique.
«La première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions», avait avancé le réalisateur. Pour illustrer ces «contradictions», les avocats de Roman Polanski avaient exhumé lors du procès un entretien accordé par la comédienne en 1999 au tabloïd News of the World, où elle faisait part de son admiration pour le réalisateur, qui lui a confié en 1986 un rôle dans son film «Pirates».
En 2010, lors d'une conférence de presse au festival de Cannes, Charlotte Lewis avait raconté avoir été agressée à l'occasion d'un casting organisé chez Roman Polanski, à Paris en 1983, alors qu'elle était âgée de 16 ans.
Un autre procès pour viol attendu en Californie en 2025
Lors du procès, qui s’est ouvert mardi 5 mars dernier, Charlotte Lewis avait affirmé que la «campagne de dénigrement» menée par Roman Polanski après ses révélations avait «failli détruire sa vie». «J'aurais préféré ne rien dire. Aujourd'hui, si une femme vient me dire qu'elle a été violée et me demande si elle doit le révéler, je lui dirais : non. Tire un trait sur tout ça, continue ta vie», avait-elle dit.
À noter que les affaires judiciaires se succèdent pour Roman Polanski. Hormis le jugement du jour à Paris, le cinéaste franco-polonais de 90 ans est appelé à comparaître en 2025 en Californie. Il est poursuivi pour un viol sur une adolescente survenu en 1973.
Selon ses avocats, ce sont des accusations que le gagnant de la Palme d’or à Cannes pour son film «Le pianiste», en 2002, conteste «avec la plus grande fermeté».