Un mineur de 15 ans est décédé samedi soir à Châteauroux dans une bagarre à l'arme blanche. L'auteur présumé des faits, également âgé de 15 ans, a été mis en examen pour «meurtre» et placé en détention provisoire ce lundi dans la soirée, a indiqué le parquet de Bourges. Voici ce que l’on sait sur le suspect.
Un adolescent récidiviste. Âgé de 15 ans et connu au traitement d’antécédents judiciaires (TAJ), le suspect interpellé est un jeune Afghan qui serait en situation régulière sur le territoire français. Selon une source proche du dossier à CNEWS, l'adolescent a expliqué en garde à vue avoir agi par vengeance après que samedi, en fin de matinée, Matisse l'a frappé, l'a traité de «fils de Ben Laden» en raison de ses origines, et lui a dit de retourner dans son pays.
L'adolescent serait alors rentré chez lui pour s'armer d'un couteau avant de redescendre pour s'en prendre au jeune Matisse. Toujours selon nos informations, le jeune Matisse et d'autres personnes se trouvaient dans une voiture (voiture carcasse/abandonnée) lorsque son agresseur est arrivé pour le poignarder. Matisse est alors sorti et a tenté de fuir mais il est rapidement tombé au sol en raison de l'importance de ses blessures. Le suspect l'aurait alors à nouveau poignardé. L'adolescent a finalement été mis en examen pour «meurtre» et placé en détention provisoire.
Deux procédures pénales pour des faits similaires
Ce n'est pas la première fois que le suspect est mêlé à une histoire similaire. Depuis le début de l'année, l'adolescent a déjà été interpellé à deux reprises : le 29 février et le 20 avril, à chaque fois pour vol avec violence en réunion sous la menace d'un couteau. La procureure de la République de Châteauroux a précisé que deux procédures pénales concernaient l'auteur présumé de cet homicide.
Il avait notamment été mis en examen «pour des faits de nature correctionnelle» et placé sous contrôle judiciaire par un juge d'instruction le 22 avril, «seule mesure de sûreté prévue par le code de la Justice pénale des mineurs vu son âge, sans condamnation antérieure», a-t-elle précisé dans un communiqué.
Selon un témoin interrogé par un correspondant de l'AFP, ce mineur faisait en effet partie d'un groupe d'agresseurs qui a sévi une semaine plus tôt dans un parc de Châteauroux et «qui avaient encerclé un homme de 22 ans» et l'avaient agressé. Ce témoin a dit avoir «accouru» et «filmé la scène» pour mettre un terme à cette agression. Une information confirmée par la procureure de la République de Châteauroux, qui a expliqué qu’il s’agirait d’une affaire de guet apens tendu via les réseaux sociaux avec vol de portable sous la menace d’un couteau.
La mère de l'adolecent également en garde à vue
Par ailleurs, selon une source proche du dossier à CNEWS, plusieurs témoignages font état de l'implication de la mère du suspect dans les faits de samedi. La femme, âgée de 37 ans et sans aucun antécédent judiciaire, est accusée d'avoir donné des coups à l'adolescent quand il était assis, ensanglanté par les coups de couteau. Selon nos informations, la mère du suspect nie ces accusations.
La mère du suspect a d'abord été placée en garde à vue, avant d'être mise en examen pour «violences volontaires» sur «personne vulnérable», a précisé la procureure de la République de Bourges, Céline Visiedo, dans un communiqué, indiquant qu'elle avait «asséné des gifles à la victime». Elle a également été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du département (Indre), interdiction d'entrer en relation avec son fils, et obligation d'émarger périodiquement auprès des services de police de Châteauroux.
Ouverture d'une information judiciaire
Pour rappel, vers 17h45, samedi, comme l’a révélé La Nouvelle République, le Centre d’information et de commandement (CIC) de Châteauroux a été avisé de la prise en charge d’un adolescent de 15 ans, blessé par arme blanche sur la voie publique. Sur place, les secours ont tenté de sauver la victime, qui présentait plusieurs plaies au thorax, et l'ont transportée à l’hôpital avec un pronostic vital engagé.
Le suspect a été placé en garde à vue alors qu’au même moment le corps médical annonçait le décès de Matisse, la victime, originaire de la commune et fils d’un restaurateur connu. Une information judiciaire a été ouverte et une autopsie de la victime a été ordonnée par le parquet.