L'urbex, qui vient de la contraction des mots anglais «urban» et «exploration», est une pratique qui consiste à visiter des lieux abandonnés. Sauf que les accidents se multiplient chez les pratiquants de cette activité de plus en plus répandue.
Ce samedi 27 avril, une adolescente de 15 ans s’est tuée en passant à travers le toit d’une usine désaffectée d’Unieux, dans le département de la Loire, et une autre de 17 ans a été grièvement blessée. «Les deux victimes font partie d’un groupe de quatre jeunes qui a pénétré par effraction sur cette friche industrielle à cheval sur ma commune et celle voisine de Fraisses», a déclaré à l’AFP Christophe Faverjon, le maire PCF d’Unieux.
Depuis plusieurs années, «l’urbex», contraction de «urban» et «exploration» (exploration urbaine), est en train de devenir à la mode en France. L’adrénaline de l’interdit et le sentiment de liberté sont souvent accompagnés par une envie artistique de prendre de beaux clichés dans des lieux délaissés, allant du complexe industriel en ruine à l’ancien hôpital désaffecté.
Un concept démocratisé par les YouTubeurs
Des YouTubeurs aux millions d’abonnés ont démocratisé le concept. Le Grand JD (3,92 millions d’abonnés), Mamytwink (2,3 millions d’abonnés) pour les chaînes françaises, The Proper People (1,47 million d’abonnés) chez les Britanniques, se rendent dans des lieux abandonnés à travers le monde pour tourner des vidéos. Ils montrent à leurs abonnés la beauté de ces espaces plus ou moins dégradés qui n’ont plus d’usage officiel. En visitant, de manière illégale, ces lieux remplis d’histoire qui montrent les mutations de la société, ils donnent envie à leurs abonnés de les limiter.
Sauf que si la pratique de l’urbex des YouTubeurs est encadré, elle comporte une grande part de risques. En pénétrant dans un lieu de manière illégale, l’action peut s’apparenter à une violation de propriété. En effet, la plupart du temps, même si les lieux sont abandonnés, ils peuvent appartenir à une personne ou à une collectivité.
Selon l’article 226-4 du Code pénal, cette violation de propriété privée peut être sanctionnée par une peine d'emprisonnement de 45.000 euros d’amende. Le danger peut aussi être physique. Il peut y avoir un accident lié à l’état des bâtiments qui sont souvent vétustes et très mal entretenus. La plupart du temps un accident est lié à l’effondrement d’un plafond, d’un toit ou au fait que des escaliers sont tombés.