Selon le médiateur national de l'énergie, le nombre d'interventions pour impayés de factures d'énergie a franchi le cap du million en 2023. Il n'a jamais été si élevé depuis 2015.
Les Français qui peinent à régler leurs factures d'énergie sont de plus en plus nombreux. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 avril, le médiateur national de l'énergie a révélé un nombre d'interventions pour impayés en 2023 en hausse de 3% comparé à 2022, et même de 49% par rapport à 2019.
Le cap du million a été franchi, avec précisément 1.000.908 interventions enregistrées l'an dernier. Elles n'avaient jamais été si nombreuses depuis 2015, date à laquelle le médiateur national de l'énergie, Olivier Challan Belval, a commencé à les recenser.
Plus d'un quart de ces interventions ont donné lieu à des coupures : 178.000 pour l'électricité et près de 87.300 pour le gaz. Pourtant, en raison de la réglementation et d'un changement de pratiques de la part de certains fournisseurs, le recours à des limitations de puissance électrique plutôt qu'à des coupures fermes est de plus en plus fréquent.
Les coupures interdites pendant la trêve hivernale
La réglementation a en effet été modifiée en février 2023, notamment pour les bénéficiaires du chèque énergie ou du fonds de solidarité logement. Pour ces Français, les fournisseurs sont tenus de demander une limitation de puissance avant toute coupure ou résiliation en cas d'impayé, y compris en dehors de la trêve hivernale.
Cette période, qui s'étend du 1er novembre au 31 mars, est pour l'heure la seule durant laquelle les coupures fermes sont interdites. Mais Olivier Challan Belval estime qu'en cas d'impayé cette interdiction devrait être effective «pour tous, toute l'année» et remplacée par «une limitation de la pussance du compteur», afin de garantir «un accès minimal à l'électricité».