À chaque printemps, un phénomène étrange est observé, celui des chevreuils «ivres». S’il semble curieux, voire amusant, il peut être à l’origine de nombreux accidents.
Un phénomène surprenant. À l’heure où fleurissent les arbres, les bourgeons se développent et attirent les animaux sauvages comme les chevreuils qui en consomment jusqu’à finir en état d’ébriété. C’est ce qui explique le phénomène des «chevreuils ivres».
«C'est un phénomène qui a toujours existé : les chevreuils sont très friands des bourgeons des plantes en cette saison, bourgeons qui sont riches en sucre. Comme les chevreuils sont des ruminants, le sucre va fermenter dans leur estomac et se transformer en alcool. Ce qui va entraîner un état d'ivresse chez ces animaux.», a expliqué Aurélie Gontier, directrice de SOS Faune Sauvage dans un article de France 3.
Mais ces animaux ne sont pas les seuls concernés par l'ivresse. Même constat pour les écureuils, les sangliers ou encore certains primates qui mangeraient un peu trop de fruits avariés.
des chevreuils qui n'ont plus conscience du danger
Craintifs par nature, les chevreuils évitent habituellement les hommes. Au printemps, c’est différent. En état d’ivresse semblable à un humain, ils ont tendance à être désorientés et s’approcher très près des axes routiers sans crainte. Désorientés, sautant de manière aléatoire et s’aventurant parfois en plein village, leur ivresse ne dure toutefois pas plus de quelques heures. «Ils sont très euphoriques, on peut les voir courir et sauter au milieu des champs de façon assez désordonnée. C'est assez particulier à observer. Un chevreuil ivre, c'est un chevreuil qui va avoir tendance à être désorienté. Ce n'est pas comme les chevreuils qui surgissent des bosquets, donc il y a une chance qu'ils soient visibles en avance», a poursuivi la spécialiste. Selon elle, la première chose à faire quand l’automobiliste aperçoit un chevreuil au bord de la route est de ralentir.
Ce phénomène est à prendre au sérieux puisqu’il peut entraîner des accidents sur la route. La première chose à faire en cas de choc avec un chevreuil est de prévenir la gendarmerie. Puisqu’encore aujourd'hui aucun centre ne prend en charge les chevreuils blessés, les communes doivent s'occuper des animaux retrouvés morts ou blessés sur la voie publique. La Fédération nationale de chasse est régulièrement contactée pour se rendre sur place et abattre l'animal blessé.
«Dans de très nombreux cas, l'animal ne s'en remet pas en raison des fractures au niveau des pattes ou de la cage thoracique. Souvent, les animaux décèdent dans les vingt-quatre ou quarante-huit heures. Parfois, il est donc préférable d'euthanasier l'animal, même si c'est dur à dire», précise Aurélie Gontier.
Dans le Limousin, SOS Faune Sauvage envisage de créer un centre de soins pour les chevreuils blessés sur son site de Verneuil-sur-Vienne d'ici un an ou deux.