La justice a pris la décision ce vendredi 19 avril, d’annuler l’interdiction préfectorale d’une marche contre le racisme et l’islamophobie prévue ce dimanche à Paris, la jugeant comme étant une «atteinte grave».
Une «atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation». C’est ce qu’a estimé la justice ce vendredi, annulant l’interdiction d’une manifestation contre le racisme et l’islamophobie prévue ce dimanche à Paris.
En effet, le préfet de police de Paris avait décidé jeudi d’interdire cette marche, suivie d’un concert, s’inquiétant de «forts risques de troubles à l’ordre public» à cause d’une «absence de prise en compte de débordements par les organisateurs et le service de sécurité insuffisant».
L'arrêté d'interdiction avait relevé «par ailleurs que cette marche, en souhaitant également porter l'attention sur les enfants de Gaza, (était) de nature, eu égard aux tensions actuelles au Proche-Orient (...) à porter en son sein des slogans antisémites».
«Pas de troubles à l’ordre public» pour la justice
Néanmoins, cet argument a été rejeté par le tribunal administratif. Il a souligné ainsi que les organisateurs avaient prévu «de contrôler les prises de parole au micro afin de faire obstacle à tout discours antisémite».
«Dans ces conditions, il ne résulte pas de l’instruction que la manifestation projetée entraînerait des troubles graves à l’ordre public. Dès lors, l’exécution de l’arrêté attaqué, qui porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation, doit être suspendue», a conclu la justice.
La préfecture de police avait évoqué en outre un contexte de «mobilisation policière sur d'autres manifestations et événements sportifs», comme une brocante place de la République toute la journée ou pour le match de football PSG-Olympique lyonnais le soir.
Pour rappel, cette marche «contre le racisme, l'islamophobie et pour la protection de tous les enfants» est organisée à l'appel de 51 organisations parmi lesquelles LFI, le NPA, Attac, Solidaires et l'observatoire national des pratiques et des violences policières. Elle doit se dérouler entre Barbès et République et se terminer par un concert.