Avec le retour des températures plus chaudes, le risque de sécheresse pointe le bout de son nez en France. Malgré un hiver pluvieux, la situation est toujours critique pour les nappes phréatiques dans certains départements.
L'année 2024 devrait être plus favorable à la gestion de l'eau en France par rapport à l'année dernière, marquée par une sécheresse exceptionnelle. Si le niveau des nappes phréatiques présente une situation encourageante, ces dernières restent encore fragiles pour garantir un accès durable à cette ressource précieuse dans certaines collectivités.
Quels sont les départements concernés ?
La BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) publie chaque mois un rapport sur la situation hydrogéologique en France. Le dernier compte-rendu a été publié le 1er avril.
«L’état des nappes est satisfaisant sur une grande partie du territoire», selon ce service national, mais «la situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes du littoral du Languedoc, du Roussillon et de Corse». L’Ain, l’Aude, le Bas-Rhin, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales sont les départements actuellement concernés par des restrictions.
Parallèlement, Guillaume Séchet, météorologue, a fait le bilan à Actu.fr de l’état des nappes après la fin de la saison hivernale : les pluies «ont eu lieu au bon moment. En saison froide, il y a peu d’évaporation et elles peuvent s’infiltrer profondément et alimenter les nappes phréatiques». «Il se peut qu’il y ait une sécheresse, mais la situation actuelle en limite les possibilités», a détaillé cet expert. En cas de sécheresse similaire aux deux dernières années, les nappes pourraient se vidanger en moins de deux mois, ce qui laisse peser une telle menace sur le mois d’août en particulier.
La situation est donc bien meilleure que l'année dernière avec 56% des nappes phréatiques avec un niveau excédentaire au 1er avril 2024. Une valeur incitant à l’optimisme puisque à la même date en 2023, 75% des niveaux étaient sous la normale.
Comment limiter la sécheresse ?
L’État français dispose de la plate-forme «Vigie Eau» pour sensibiliser sur la gestion de l’eau et de l’état des nappes phréatiques. Ce service s’adresse aux particuliers, aux agriculteurs, aux entreprises et aux collectivités pour informer en temps réel sur les situations locales.
Vigie Eau incite ainsi à «maîtriser sa consommation d’eau quotidienne grâce à des gestes simples : privilégier les douches, installer des équipements sanitaires économes en eau, faire fonctionner les appareils de lavage à plein, réutiliser l’eau de pluie, etc.»
Quels sont les différents niveaux d'alerte sécheresse en France ?
Il existe quatre principaux niveaux d’alerte à la sécheresse, qui entraînent tous la mise en œuvre de mesures spécifiques.
- Vigilance sécheresse (niveau 1) : information et incitation des particuliers et des professionnels à faire des économies d'eau.
- Alerte (niveau 2) : mesures d'interdiction de manœuvre de vanne, d'activité nautique, interdiction à certaines heures d'arroser les jardins, espaces verts, golfs ou encore de laver sa voiture. Pour les agriculteurs, réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50% (ou interdiction jusqu'à trois jours par semaine).
- Alerte renforcée (niveau 3) : limitation plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, jusqu'à l'interdiction de certains prélèvements. Pour les agriculteurs, réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50% (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine).
- Crise (niveau 4) : l'arrêt des prélèvements non-prioritaires, y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés. Ils concernent des secteurs comme la santé, la sécurité civile, l'eau potable et la salubrité.